Les Socialistes et les Vert-e-s ont pris connaissance du projet de budget 2023 du Conseil d’Etat. Ils et elles saluent des moyens conséquents et nécessaires pour répondre aux crises majeures actuelles – urgence sociale, climatique et humanitaire, crise énergétique. La décision de geler la progression salariale et de limiter l’indexation des salaires de la fonction publique est toutefois particulièrement regrettable et peu compréhensible au regard des excédents records sur lesquels s’est soldé l’exercice comptable 2021.

Le deuxième projet de budget de la majorité de gauche du Conseil d’Etat confirme le tournant social et écologique enfin amorcé par le gouvernement de notre canton, en phase avec les enjeux de la période critique que nous vivons. La triple urgence sociale, climatique et humanitaire doit mobiliser toute notre attention et il est indispensable que l’Etat dispose de moyens suffisants pour y apporter des réponses, à court terme mais aussi et surtout à long terme.

Si l’inflation et la hausse du prix de l’énergie affectent négativement le budget de l’Etat, elles vont également avoir un effet significatif sur le budget des ménages et le tissu économique. Dans ce contexte et comme l’a encore rappelé la crise du COVID-19, le secteur public joue un rôle décisif pour pallier les effets négatifs d’une crise, à condition bien sûr de lui en donner les moyens.

A cet égard, si un renforcement supplémentaire de nos services publics aurait été souhaitable pour rattraper l’insuffisance des moyens alloués ces dernières années, pour pallier les conséquences de la pandémie, et pour leur permettre d’être au plus près de la population genevoise dans cette conjoncture difficile, le projet de budget présenté contient néanmoins la promesse d’améliorations notables.

Les Socialistes et les Vert-e-s se réjouissent ainsi que l’action de l’Etat puisse être significativement renforcée dans les domaines de l’action sociale, de la formation et de la transition écologique, grâce à un haut niveau d’investissements, un renfoncement des services chargés de la concrétisation de ceux-ci ainsi que des mesures de soutien ambitieuses en faveur de la transition des entreprises.

A l’inverse, les Socialistes et les Vert-e-s regrettent la décision malheureuse et peu compréhensible du Conseil d’Etat de geler la progression salariale (suppression de l’annuité) et réduire de moitié l’indexation des salaires de la fonction publique. Alors que l’inflation galope, ce nouvel écart dans l’application des mécanismes salariaux représente ni plus ni moins qu’une perte sèche de pouvoir d’achat pour celles et ceux qui sont au service de l’Etat et de ses administré-es. C’est en outre un très mauvais signal donné à l’ensemble de l’économie.

Le PS et les Vert-e-s en appellent au contraire à une revalorisation généralisée des salaires, telle que l’exige l’Union syndicale suisse (USS), et ce afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages plombé par l’inflation et l’augmentation vertigineuse des loyers, des charges locatives et des primes d’assurance-maladie.

Au vu de la sous-estimation systématique des recettes fiscales et de l’écart record (près d’1 milliard de francs !) constaté il y a quelques mois à peine entre les prévisions budgétaires et les résultats comptables du dernier exercice, il ne fait aucun doute que l’Etat aurait la capacité de financer l’application stricte des mécanismes salariaux au sein de la fonction publique sans devoir pour autant rogner sur les prestations à la population. Il conviendrait pour cela de faire sauter le verrou absurde d’un Plan financier quadriennal (PFQ) basé sur des hypothèses dont le caractère hasardeux doit être mis en perspective avec la réalité, crue et objective, des crises multiples dans lesquelles nous sommes plongé-es.

Si le Conseil d’Etat considère que les prévisions budgétaires imposent des mesures de retour à l’équilibre, celui-ci devrait formuler des propositions de nouvelles recettes fiscales (totalement absentes du PFQ) plutôt que de s’en prendre à la fonction publique, cheville ouvrière du rôle social de l’État et de la délivrance des prestations à la population.

Arrivant au terme d’une nouvelle année conduite en sous-régime, au cours de laquelle l’action publique a été substantiellement limitée par l’absence de budget et un fonctionnement aux 12ème provisionnels, il est impératif de rallier une majorité autour de ce projet de budget 2023, certes imparfait mais absolument nécessaire pour faire face aux défis colossaux qui se présentent à nous.

Les Vert-e-s et les Socialistes s’engagent à travailler sans relâche dans cet objectif.

Pour plus d’informations :

  • Caroline Marti, cheffe de groupe socialiste et commissaire aux finances
  • Marjorie de Chastonay, cheffe de groupe Les Vert-e-s et commissaire aux finances
  • Alberto Velasco, député socialiste et président de la commission des finances
  • Dilara Bayrak, députée verte et commissaire aux finances
  • Thomas Wenger, député socialiste, commissaire aux finances et président du PS genevois
  • Pierre Eckert, député vert