Discours de Paloma Tschudi, député verte au Grand Conseil, lors de la discussion sur le PL12705

Personne ne sera surpris d’apprendre que le groupe vert s’oppose farouchement à ce projet de loi.

 
Permettez-moi, tout d’abord, de souligner qu’il ne s’agit pas ici d’idéologie mais de simple bon sens – pour reprendre les termes du conseiller d’Etat, Serge Dal Busco. Si la crise que nous traversons actuellement, nous a bien démontré quelque chose, c’est l’importance de mettre en place une économie locale et responsable et de ne plus négliger les questions sanitaires, d’où l’importance de remettre la santé publique au cœur des politiques publiques.

 
16’800’000 frs qui pourraient être octroyés en prêt à notre économie locale, l’économie du futur : 16’800`000 frs en prêt aux étudiantes qui servent, chaque année au mois de mars, d’appâts à côté d’une voiture pour financer leurs études. 16’800’000 frs en prêt à celles et ceux qui font vivre notre économie locale : nos agriculteurs-agricultrices, nos boulangers-boulangères, nos coiffeurs-coiffeuses, nos artisans-artisanes, nos restaurateurs-restauratrices, nos artistes et j’en passe.
 
Non, au lieu de cela, le Conseil d’Etat pense qu’il est essentiel d’octroyer un prêt à un salon qui date d’un autre temps. Un salon qui soutient tout sauf une économie locale et durable. Un salon qui se meurt depuis quelques années déjà, avec un nombre de visites continuellement en décroissance. Un salon qui cherche à vendre un objet appartenant au passé, un objet qui tue, qui pollue, qui participe au réchauffement climatique et à la sédentarisation de notre société, un objet qui même lorsqu’il est électrique encombre nos villes et péjore la qualité de vie des habitants, un objet ,donc, dont il est nullement nécessaire de faire la promotion, surtout dans un canton qui a décrété récemment l’urgence climatique.
 
Le salon de l’auto prétend à un renouveau écologique en présentant des « voitures propres ». « Greenwashing » : Un élan marketing pour éviter la mort subite d’une industrie qui ne répond plus aux besoins de notre société. On nous suggère que cet argent relancera un salon qui serve à inventer la mobilité du futur. La mobilité du futur n’est plus à inventer, elle doit être enfin implémentée. Les Vertes souhaitent que la mobilité du futur ne se déploie pas à Palexpo, mais dans les rues et les places de Genève. Aujourd’hui, la mobilité du futur, elle tient salon au cœur de villes européennes comme Copenhague, alors qu’à Genève on s’accroche encore beaucoup trop à une mobilité du passé dont le salon de l’auto a toujours fait la promotion pour le plus grand profit d’une économie tout sauf locale et tout sauf durable.
 
Ici, aujourd’hui, nous avons la possibilité de changer de paradigme, de nous offrir et d’offrir à nos enfants, une autre vision de la ville et de la mobilité. Votons non.