Outre la question du loup, la révision de la Loi sur la chasse était l’occasion de renforcer la protection des espèces. « Rien de cela ne s’est passé » regrette Delphine Klopfenstein, Conseillère nationale, les Vert.e.s. « Notre biodiversité va mal. Cette révision arrive dans un contexte extrêmement fragile et vient augmenter encore la pression sur la nature ». L’analyse des associations de protection de la nature est également sans appel : « la version révisée se réduit à une loi unilatérale sur la chasse, anachronique et rétrograde au vu des enjeux environnementaux actuels que nous connaissons » constate Julie Schnydrig, Présidente de Pro Natura Genève.

En plus des espèces menacées que la nouvelle loi ne protège pas davantage, des animaux protégés pourront se retrouver sur la liste des espèces régulables. C’est par exemple le cas du lynx, régulateur naturel des chevreuils qui se nourrissent de jeunes pousses des arbres et freinent voire empêchent la régénération des forêts. Kévin Rhein, fondateur de Lyncurius, précise : « Les forêts ont un rôle de protection primordial contre les intempéries, les avalanches et les chutes de pierres. Ce rôle de protection, utile tant pour les populations des vallées que pour la balade du dimanche en famille, va s’accentuer avec le réchauffement climatique. Nous avons besoin du lynx et des grands prédateurs pour nos forêts protectrices ».

Or, la régulation d’espèces protégées sera déléguée aux cantons, qui pourront les abattre jusque dans les réserves de la faune, avant même qu’elles n’aient commis un dégât. « L’idée du tir préventif, c’est la renonciation au but de cohabiter avec d’autres espèces » ajoute Marc Wuarin, Vert’libéral. « Reléguer la responsabilité de ces tirs préventifs aux cantons, c’est s’assurer que – à court ou à moyen terme – certains en feront d’un usage abusif ».

Jusqu’ici, la coopération intelligente entre la Confédération et les cantons a fait ses preuves. Philippe Roch, ancien Directeur de l’Office fédéral de l’Environnement abonde : « 150 ans de collaboration entre la Confédération et les cantons ont permis le retour de la grande faune dans notre pays. Démanteler ce système signerait un retour au XIXe siècle et une réelle menace pour des espèces d’animaux aujourd’hui protégées ».

Pour toutes les raisons précitées et bien d’autres encore, le canton de Genève, où la chasse est interdite, a une responsabilité écologique et éthique vis-à-vis du reste du pays et des animaux qui l’habitent. C’est pour éviter le retour en arrière proposé le 27 septembre qu’il faut voter NON à la révision de la Loi sur la chasse.