Par Esther Um et Emilie Fernandez, Coresponsables du groupe de travail Egalité des Vert-e-s genevois-es

Le 8 mars revient. C’est la journée internationale des femmes… des droits des femmes. Dans certains pays, on offre des bouquets aux femmes, on les fête, c’est la joie. Dans le nôtre, les femmes n’acceptent pas les fleurs, elles battent le pavé, c’est la colère. La colère devant le taux de féminicides qui a atteint un record en Suisse en 2021. La colère devant les inégalités salariales qui perdurent. La colère devant un projet de loi qui augmente l’âge de la retraite des femmes au prétexte de l’égalité. La colère devant toutes les violences sexuelles et sexistes. La liste est longue. Devant le chapelet des objets de colère, rédiger un programme égalité pour le parti peut paraître trivial, tellement l’iniquité est grande. Lorsqu’à ceci s’ajoute une série de discours clivants venant de son propre camp, la tâche devient carrément décourageante. La force d’avancer, il faut alors aller la chercher très loin, dans les tréfonds de l’âme, dans le souvenir des battantes qui nous ont précédées, dans les yeux des générations futures qui comptent sur nous pour faire notre part. Le courage d’avancer nous vient aussi des visages amis, ceux des hommes solidaires qui soutiennent la lutte des femmes pour le droit d’exister. Ceux des hommes conscients qu’ils font partie de l’équation, que le changement passe nécessairement par eux. Nous voulons remercier les hommes du GT égalité. Nous voulons remercier les trois qui nous ont rejointes pour travailler ensemble au programme de législature, en y inscrivant des mesures de feu : donner le goût du care aux hommes dès l’enfance, valoriser les métiers de soins aux autres, etc. Nous voulons remercier celleux qui ne se laissent pas atteindre par la vague de distraction visant à nous éloigner de l’objectif d’une société épanouissante pour chacun de ses membres. Plus des voix s’agitent pour protéger le statu quo, plus nous savons que notre combat est juste. Il s’inscrit dans le sens même de la transition écologique. Le seul modèle de société capable de maintenir durablement la vie humaine dans les limites planétaires est celui de la sobriété, de l’égalité, de l’équité. Nous nous battrons donc pour une société juste, sans domination ni de la terre ni des femmes ni d’aucune minorité, aussi longtemps qu’il le faudra.