La droite et le MCG ont mené le bal et viennent de doter le canton de Genève d’un budget médiocre pour 2020. Les 412 nouveaux postes à la fonction publique ont été coupés, ainsi que 24 millions de francs sur la ligne dite des « biens et services ». Dès le départ, les Vert.e.s genevois.e.s ont dénoncé l’absence de mesures climatiques à la hauteur des enjeux dans ce budget. Finalement, la casse climatique s’accompagne d’une casse sociale sans précédent. Les Vert.e.s. ont donc refusé sans hésitation un budget aux coupes mécaniques et irréfléchies, indignes de député.e.s qui ont été élu.e.s pour défendre les intérêts de la population.

Près de 200 postes coupés concernent directement l’école genevoise. Est-ce que la droite et le MCG se chargeront d’accueillir eux-mêmes les 1185 nouvelles et nouveaux élèves qui rejoindront les classes à la prochaine rentrée scolaire ? Passent à la trappe l’accompagnement de qualité des enfants avec des besoins spécifiques ainsi que celui des jeunes en décrochage scolaire, puisque l’école inclusive et la formation obligatoire jusqu’à 18 ans ne peuvent être mises en œuvre sans le personnel adéquat. Le SPAD et le SPMi font aussi les frais de ces coupes, alors que leur personnel souffre déjà largement d’un manque chronique d’effectifs, sans parler des transports publics, qui manqueront de conductrices et conducteurs pour accompagner la mise en service du Léman Express. La liste est longue et la population genevoise est la grande perdante des mascarades de la droite et du MCG.

Plus de 20 millions de francs de prestations de tiers ont également été coupés, dont une bonne partie permettait de financer des mandats externes en vue de la sauvegarde de nos espaces naturels. Les Vert.e.s avaient déjà dénoncé l’absence de mesures fortes pour faire face à l’urgence climatique, lors de la présentation du projet de budget en septembre. Aujourd’hui, aucune mesure n’est venue rectifier le tir en commission ou en plénière. Pire, les quelques millions bénéficiant notamment à la protection de la nature ont été rabotés.

Pourtant, l’issue actuelle était évitable, les Vert.e.s ayant tendu la main à tous les partis, en début de semaine, pour proposer un compromis, certes douloureux, mais préférable à ce budget : renoncer à l’annuité des fonctionnaires pour l’année 2020, au profit du rétablissement d’une bonne partie des nouveaux postes et des prestations de tiers. Cette proposition n’a pas été faite de gaieté de cœur, les Vert.e.s étant très attaché.e.s à la défense du service public et au respect par l’Etat de ses engagements d’employeur, dont fait pleinement partie l’annuité. Pour démontrer leur détermination à sauver les prestations, les Vert.e.s ont donc refusé l’annuité en début de session du Grand Conseil, en vain, les fronts n’ayant pas bougé.

Ce budget antisocial et sans mesures pour la protection du climat ne permet même pas de diminuer le déficit initial présenté par le Conseil d’Etat, situé au chiffre record de 590 millions de francs. Qui dit déficit de près de 600 millions de francs, dit creusement de la dette, déjà située à 11,8 milliards de francs fin 2018. Outre la population genevoise, ce sont donc les générations futures qui feront les frais de ce budget, héritant d’une dette abyssale et d’événements météorologiques extrêmes découlant de notre inaction climatique.