En commission des finances, le projet de budget 2020 du canton de Genève a été amputé des 412 nouveaux postes ainsi que de prestations de tiers visant notamment la protection de la nature. Extrêmement préoccupé.e.s à l’idée de doter le canton d’un budget qui ne répond de loin pas aux besoins de la population, les Vert.e.s genevois.e.s appellent l’ensemble des partis à la raison. La seule solution politiquement viable à ce stade, et économiquement équivalente au budget sorti de commission, serait de renoncer à l’annuité des fonctionnaires pour l’année 2020, au profit du rétablissement d’une bonne partie des nouveaux postes et des prestations de tiers.

Ressorti de la commission des finances, le projet de budget 2020 du canton de Genève est méconnaissable. La droite et le MCG se sont mis d’accord autour de la suppression des 412 postes supplémentaires au profit du rétablissement de l’annuité de la fonction publique. Le déficit initial, situé à 590 millions de francs, passe à 585 millions de francs. Autant dire qu’avec ce nouveau projet de budget, seules des économies de bout de chandelles ont été faites en commission. Mais avec quelles conséquences ?

Biffer 412 postes, c’est priver nos écoles d’enseignant.e.s pour accueillir les 1185 nouvelles et nouveaux élèves qui rejoindront les classes genevoises à la prochaine rentrée scolaire. C’est donc bonder des classes déjà surchargées. C’est renoncer à un accompagnement de qualité des enfants avec des besoins spécifiques dans le cadre de l’école inclusive, faute de personnel. C’est aussi renoncer à la troisième heure d’éducation physique au Cycle d’orientation ou à l’enseignement de l’informatique au Collège. C’est tourner le dos aux jeunes en situation de décrochage scolaire, car pour assurer la formation obligatoire jusqu’à 18 ans, il faut des moyens. Biffer ces 412 postes, c’est couper dans l’accompagnement social des personnes dans le besoin dans notre canton, notamment dans les services de protection de l’adulte et de l’enfant, dont le personnel souffre déjà largement d’un manque chronique d’effectifs. C’est aussi renoncer à un nombre suffisant de bus en circulation pour accompagner la mise en service du Léman Express. Les coupes orchestrées par la droite et le MCG en commission touchent également la nature : plus de 20 millions de francs de prestations de tiers ont été coupés dans ce domaine. L’effet serait dévastateur à Genève, les moyens dévolus à la protection de nos espaces naturels étant déjà très faibles.

Les Vert.e.s genevois.e.s appellent donc l’ensemble des partis à la raison. Les postes et prestations biffés en commission doivent être rétablis, au moins à hauteur de l’équivalent financier de l’annuité. Dans le contexte politique actuel, le seul moyen de faire bouger les lignes serait de renoncer au versement de l’annuité de la fonction publique, dont le montant équivaut presque aux postes et prestations coupés. Les Vert.e.s seraient prêt.e.s à ce sacrifice, à contrecœur. Les obligations statutaires d’employeur de l’Etat devraient être honorées, chaque année, sans exception. De plus, l’Etat se doit d’être exemplaire en matière de conditions de travail. Enfin, un service public fort est garant de la qualité des prestations délivrées à la population. Vu la proposition budgétaire catastrophique sortie de commission, les Vert.e.s sont toutefois prêt.e.s à ce compromis, en vue de rétablir la création des nouveaux postes et les prestations de tiers. L’ensemble des partis sont invités à sceller un accord autour de cette proposition.

Dès sa présentation en septembre, le projet de budget n’a pas réjoui les Vert.e.s genevois.e.s. L’absence de mesures financières pour faire face à l’enjeu climatique était particulièrement flagrante et choquante. Le déficit colossal du budget constitue par ailleurs un legs injuste aux générations futures, au même titre que l’inaction face à l’urgence climatique. Cependant, le budget proposé initialement par le Conseil d’Etat avait au moins le mérite de se doter des moyens indispensables pour délivrer les prestations à la population et à la protection de l’environnement. Cette ligne rouge ne doit pas être franchie.