Par Nicolas de Felice, candidat au Conseil National. Lettre de lecteur parue dans la TdG du 7.10.19

Ces derniers jours, les mots de feu Jacques Chirac passent en boucle : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Regarder ailleurs, pourquoi pas. Des milliers d’hectares de forêt flambent en Amazonie, mais aussi sur les bords de la Méditerranée, en Sibérie ou en Afrique centrale. Et chez nous alors ? Ouf, rien ne brûle (encore). Mais cela n’empêche pas les arbres et les espaces naturels de disparaître pour laisser place à des immeubles et à de nouveaux bureaux. Il n’est pas question ici de flammes mais le constat est le même : les terres agricoles s’amenuisent, la faune et la flore s’éteignent. Tiens, n’auraient-elles pas pu profiter d’un peu de répit lors de l’action (purement symbolique) d’extinction des lumières dans le cadre de La nuit est belle ? Non, c’était déjà trop demander à certains commerçants, les animaux n’ont qu’à s’habituer à notre pollution… Pendant ce temps-là, cent mille personnes manifestent à Berne pour interpeller les autorités sur la gravité de la situation climatique. Les ardeurs des manifestants ne semblent guère émouvoir le Parlement fédéral, qui s’auto-congratule chaudement d’avoir voté la loi sur le CO2, alors que ladite loi est nettement insuffisante pour répondre aux défis du futur. Pourtant, qui aujourd’hui peut encore ignorer l’inquiétude climatique qui prend de l’ampleur partout dans le monde, comme nous le rappelle l’actualité la plus brûlante ? Peut-être les élections nationales du 20 octobre déboucheront-elles sur une vraie prise de conscience collective et la fin de la politique de l’autruche ? Souhaitons-le. Si ce n’est pas le cas, nous aurons tout loisir d’observer le niveau des océans monter dans les décennies à venir. Quitte à ralentir l’embrasement de notre planète, qui sait…