Chères Vertes,  Chers Verts,

Commençons par la conclusion, je ne serai pas candidat pour un nouveau mandat au Conseil des Etats.

Cette décision n’est pas récente, j’en avais fait part au début de l’été à la présidence du parti. Nous avions convenu de communiquer  à la fin de la session d’automne, après le vote sur l’initiative «  aliments équitables » dont je co-présidais le comité. Ma volonté de laisser la préséance à Liliane Maury Pasquier et la priorité de l’information aux Vert.e.s, c’est-à-dire à l’hebdomavert -dont vous connaissez le rythme de parution- a différé de quelques jours cette annonce. Cela nous a contraints, Nicolas et moi-même, à un exercice de langue de bois dont j’espère que les journalistes ne nous tiendrons pas rigueur.

A vrai dire, j’avais beaucoup hésité à me présenter il y a 3 ans. Il me semblait que le moment était venu d’amener du sang neuf dans la politique fédérale, et, aussi, d’avoir plus de temps à consacrer à mes engagements associatifs et professionnels. Finalement, j’ai considéré que la situation politique exigeait que le Conseil des Etats puisse pleinement jouer son rôle de contre-pouvoir par rapport au Conseil national dont le glissement à droite était attendu. Cela impliquait que Genève soit  représenté par une socialiste et un vert, tel a été le thème de notre campagne commune à Liliane et moi-même. Cette campagne n’a guère été facile. C’est l’occasion de remercier une fois encore celles et ceux qui m’ont soutenu, notamment le groupe qui m’a accompagné durant plus d’une année, suppléant avec talent à mes innombrables carences en matière de réseaux sociaux, m’introduisant dans de nouveaux univers relationnels, assurant la coordination avec l’équipe de Liliane…encore merci à eux, je leur dois une large part de mon élection. Cette campagne, je doute aussi qu’un autre candidat vert aurait pu la remporter. Je ne regrette donc pas mon choix. Il était nécessaire et utile. La tonalité et les votes de l’actuel Conseil national confirment malheureusement l’analyse que l’on pouvait faire il a y 3 ans. Du reste j’ai eu beaucoup de plaisir à m’engager dans les combats qu’il a fallu mener durant cette législature et je me réjouis de l’année à venir.

Aujourd’hui, la situation n’est plus celle de 2015 et je n’ai aucun raison de provoquer un débat pour changer nos statuts qui limitent les mandats à 3 législatures. Les Verts ont le vent en poupe. Cela s’est marqué par la remarquable progression des Verts lors des élections du printemps dernier au Grand Conseil, par le beau résultat à Genève de nos initiatives cantonales et fédérales et cela est confirmé par les récents sondages. Si aucun changement notable n’intervient d’ici un an, nous pouvons considérer comme hautement vraisemblable d’obtenir deux sièges au Conseil national, voire trois, en fonction de la campagne. Concernant le Conseil des Etats, élections majoritaires, plusieurs personnalités vertes se sont révélées ou se sont aguerries ces dernières années. Il s’agit de personnalités dorénavant connues des électeurs et des électrices qui ont pu les voir à l’œuvre et qui méritent leur confiance. Je n’ai aucun doute, la relève est là ! Et je me réjouis d’accompagner dans sa campagne notre candidat.e. Dans l’intervalle, il reste encore quelques beaux sujets à traiter d’ici la fin de la législature…

Que la campagne pour les élections nationales soit belle et couronnée de succès pour les idées vertes !

Robert Cramer, Conseiller aux Etats