« Pas question de prendre 10 hectares de bonnes terres agricoles pour construire une prison ! » : une position que la Confédération partage avec les Verts genevois. Berne vient en effet de déclarer qu’elle n’acceptera pas que Genève déclasse ces terrains pour ce projet de prison.

Il y a plus de six mois, les Verts genevois s’inquiétaient de voir les normes en matière de protection des terres bafouées par le projet d’une nouvelle prison. Ils déposaient alors une motion qui demandait au Conseil d’Etat d’abroger la loi 11254 ouvrant un crédit d’étude pour le projet de prison « Les Dardelles » et de travailler sur un nouveau projet moins gourmant en terres agricoles.

Ce projet de prison, qui avait passé la rampe du Grand Conseil grâce à une mince majorité, est dommageable pour Genève. En effet, ce ne sont pas moins de 20 hectares de terres agricoles dont 17 hectares en surfaces d’assolement (SDA) qui seront perdus avec ce projet. Les habitants de la commune de Puplinge, inquiets eux aussi, se sont opposés à la réalisation de celui-ci.

Il faut souligner que si Genève renonçait à devenir un hub d’expulsion de requérants d’asile déboutés, elle pourrait, en utilisant judicieusement les places déjà créées ou en cours de construction, soulager la prison de Champ-Dollon et ainsi améliorer les conditions de détention.

Enfin, un tel projet génère des coûts très importants : à Genève où les coûts de construction battent tous les records, cette nouvelle prison est budgétée à 340 millions, soit CHF 755’000 la place.  A cela, il faut ajouter des coûts de fonctionnement importants qui impacteront lourdement le budget de l’Etat de Genève.