COVID-19, encore et toujours, ainsi qu’une percée pour les transports publics
Echo du Grand Conseil de la session des 25-26 juin par Philippe Poget, député
Philippe Poget
La série des rocades continue avec un hommage appuyé pour notre cher collègue Yvan Rochat qui nous quitte pour prendre le secrétariat général de la Commune de Genthod. Paloma Tschudi nous rappelle sa carrière, brève au Grand Conseil, mais longue en politique dans sa commune de Vernier, son engagement au service de la population, menant une politique de proximité, solidaire et verte « une vague verte à lui tout seul ». C’est Ruth Bänziger qui devient députée et Esther Schaufelberger qui prête serment comme députée suppléante.
Notre parlement a une nouvelle fois passé une très grande partie de sa session à traiter les points amenés en urgence et plus spécialement ceux liés à la crise du coronavirus en votant d’abord la fin de l’état de nécessité qui permet de fermer cette parenthèse à la démocratie. Il s’agira maintenant de faire le constat de la gestion de cette crise pour anticiper ce genre de situation dans le futur.
La loi sur l’indemnisation pour perte de revenus concernant les emplois précaires, que certains à droite considéraient comme un encouragement au travail au noir a finalement été clairement acceptée. Nous avons ensuite accepté des soutiens au secteur touristique (4.5 millions) et au secteur viticole (2 millions), tout en répétant que la sortie de crise doit nous amener à réfléchir et agir pour aboutir à un monde d’après différent et plus durable.
Sur le plan social, nous avons voté une résolution demandant au Conseil d’Etat d’apporter un soutien aux associations œuvrant en première ligne qui s’engagent dans la prise en charge des besoins sociaux et sanitaires des populations précarisées par la crise économique et sociale.
Le rapport sur la motion qui demande un traitement plus équitable des victimes de l’incendie du foyer des Tattes a été renvoyé au Conseil d’Etat en demandant une réponse plus convaincante et surtout une solution : cette situation de non décision qui perdure n’est pas acceptable pour les victimes d’une tragédie.
Sur la politique des transports, nous avons enfin bouclé le serpent de mer de la « boucle », à savoir refusé un crédit pour étudier une variante prolongeant les voies CFF de l’aéroport en direction de Lausanne, ce qui aurait repoussé l’extension souterraine de la gare Cornavin déjà décidée, alors que le projet retenu permettra en plus de créer la halte de Châtelaine. En même temps nous avons voté des modifications de la loi sur les transports publics en faveur des transports publics et de la mobilité douce (notamment le réaménagement du nœud tramway à Cornavin et le déploiement de deux nouvelles lignes de bus TOSA). Cela bouge enfin et le pli semble pris un peu plus en faveur d’une autre mobilité, même si certains enragés du déplacement en voiture ont toujours de la peine à admettre la nécessité et l’urgence de se déplacer autrement.
Enfin, nous avons renvoyé en commission le plan d’action pour la biodiversité qui va permettre la mise en œuvre de la stratégie cantonale et doit nous faire prendre véritablement conscience que la biodiversité « c’est notre assurance-vie face aux changements climatiques et une priorité pour réussir la transition écologique ». Et pour cela, il nous faudra la doter de moyens financiers et humains.
Le Grand Conseil prend maintenant sa pause estivale et nous nous retrouverons à la fin août pour débattre des comptes.