Par Louise Trottet, médecin et vice-présidente des Vert-e-s genevois-es

Si l’hôpital était un organisme, le corps infirmier serait son système immunitaire. En effet, il va durant sa journée effectuer mille fonctions diverses et essentielles à la bonne marche du système de santé, qui ont en commun d’être en première ligne auprès des malades. Ainsi, telle une cellule immunitaire, il exerce tout d’abord un rôle de sentinelle : c’est lui qui le plus souvent sonne l’alerte lorsqu’un patient se dégrade. Tout comme le système immunitaire appuie également les fonctions de cicatrisation, l’infirmière ou l’infirmier fournit par la suite quantité de soins visant à la récupération des malades.

Le corps infirmier est extrêmement diversifié avec ses propres spécialisations, qui vont de la néonatalogie à la psychiatrie, en passant par les soins intensifs et les soins de plaies. En clair, cette profession est aussi essentielle que détentrice de savoirs indispensables. Or cette même profession se retrouve de plus en plus fréquemment sous pression, un phénomène encore accentué par la crise du COVID. Pressions temporelles tout d’abord, qui affectent une bonne partie du service public, les professions de la santé n’étant pas en reste: nous vivons à l’époque du minutage continu, et, coupe budgétaire après coupe budgétaire, le temps réservé à l’écoute des malades s’amenuise. Pression psychologique également: continuer à accomplir son travail de manière sécuritaire malgré des horaires éprouvants ainsi que des situations de sous-effectif chronique. Enfin, les embuches administratives : la prescription d’un médecin est souvent nécessaire même pour certains soins purement infirmiers, rendant la prise en charge médico-soignante moins efficiente que ce qu’elle pourrait être. Un symptôme de ces difficultés tient en deux chiffres: plus de 40 % des soignants quittent la profession prématurément, un tiers d’entre eux même avant 35 ans. A tous ces problèmes, l’initiative « pour des soins infirmiers forts » ambitionne d’apporter une solution. Le 28 novembre, votons un grand « oui » à une mise à jour de la profession infirmière. Nos malades comme nos soignant-e-s le méritent.