Toutes les études et les statistiques le prouvent : la marche, est non seulement le mode de transport préféré des Genevois-es, avec 39% des déplacements dans le canton faits à pied et plus de 50% en Ville de Genève, elle est aussi synonyme de moins de bouchons, moins de bruit et moins de pollution ! Sans compter les effets bénéfiques pour la santé, la proximité et le lien social qu’elle engendre, la sécurité et l’attractivité qu’elle représente.

Considérant la part privilégiée de la marche, les Vert.e.s refusent que les piétons se contentent des miettes en matière d’aménagement du territoire. Dès lors, les Vert-es regrettent que la droite conservatrice du Grand Conseil ne soit pas capable de sortir d’une logique de guerre des transports : être pour la marche, n’équivaut pas à être contre la voiture et les genevois-es méritent que ses élu-es soient plus visionnaires !
L’initiative propose une meilleure répartition de l’espace, au bénéfice de tous les usagers et usagères de la voirie : familles, enfants, seniors ou encore personnes à mobilité réduite. Rendre la marche plus attractive c’est désengorger le trafic et faciliter la vie de celles et ceux contraint à utiliser un véhicule motorisé (entreprises, etc.). Le territoire n’étant pas extensible et au vu de la croissance des déplacements (près de 100 000 personnes par jour circulent entre Cornavin et l’horloge fleurie) il faut repenser le partage des surfaces.

Genève est le canton le plus bruyant de Suisse, ce dont se plaint la moitié de la population. Offrir de vraies alternatives aux véhicules motorisés est devenu dès lors un enjeu de santé publique. Par ailleurs, des infrastructures favorisant la marche permettront d’accroître l’attractivité économique de Genève qui subit la concurrence de villes très dynamiques.

À Genève on utilise 2,8 fois plus la marche que la voiture pour faire des achats. Et grâce au faible coût des infrastructures piétonnes et de leurs externalités positives, la marche est le seul moyen de transport qui rapporte de l’argent à la collectivité,[1] rapportant 481 millions de CHF par année. Enfin, plutôt que de financer des patrouilleuses et patrouilleurs pour la sécurité des enfants, ne serait-il pas mieux de construire des trottoirs ? Des villes comme Bâle, où il fait bon vivre, ont déjà fait ce choix pour améliorer la sécurité.

Un contre-projet inefficace et une initiative nécessaire

Rien de neuf à chercher dans le contre-projet proposé : il reprend les actions du Plan d’action des Mobilités Actives (PAMA 2024-2028) en force, crée un article de loi redondant avec un droit constitutionnel existant pour les personnes en situation de handicap et propose la pose d’écriteaux pour indiquer les directions aux piétons. À vouloir satisfaire tout le monde, on ne satisfait personne ! Espérons que le Grand Conseil retrouve la raison !

En acceptant cette initiative, les Genevois-es corrigeront une inégalité de traitement et une erreur historique : celle qui prive les plus nombreux usagers et usagères de la voirie d’une vraie stratégie et d’infrastructures dignes de ce nom. Notre canton mérite un maillage d’aménagements piétonniers spécifiques, continu, direct, confortable et sécurisé. Les Vert-es continueront de défendre la mise en place davantage de zones piétonnes, d’axes piétons forts entre les quartiers et les communes du canton et des accès facilités aux centralités, gares et transports publics.

Les Vert-es genevois-es demandent donc au grand conseil de refuser ce contreprojet, vide de sens et complètement insatisfaisant.

[1] Une différence positive entre des coûts de 446 mio et des bénéfices de 927 mio de CHF, selon l’Office fédéral de l’aménagement territorial (ARE).