Par Jean-Michel Bugnon, député

Consacrées à la gestion et aux états financiers des comptes de l’Etat, les séances des 25 et 26 juin se déroulent en approuvant ou refusant politique publique par politique publique.

Au début, une majorité formée des Verts, du PS, d’EàG, de l’UDC et du MCG annonce son refus global d’approuver la gestion du Conseil d’Etat. Le PLR et le PDC représentent la minorité acceptante.

Deux politiques publiques sont clairement sanctionnées :

La mobilité (seul le PDC soutient l’action de son magistrat, 65 autres députés dont bien sûr les Verts la désapprouvent). Lisa Mazzone reproche vertement ( !) à Luc Barthassat le démantèlement des TPG et du travail accompli auparavant, la priorité sur les deux roues motorisées au détriment des vélos, son manque de volonté de faire appliquer l’initiative sur la mobilité douce, pourtant acceptée par le peuple.

La sécurité et la population (30 députés PLR et PDC approuvent la gestion de Pierre Maudet, 48 la fustigent, Verts en tête). Boris Calame dénonce le coût de la grève des amendes, 2 millions de manque à gagner pour l’Etat, Jean-Michel Bugnion demande instamment le retour d’une unité de psychothérapie dans le processus de réinsertion des détenus considérés comme dangereux.

Les Verts ont refusé d’approuver la gestion de 4 autres politiques publiques, mais ont été minorisés :

  • Les finances et impôts (58 PLR, MCG, PDC et UDC approuvent la gestion de Serge Dal Busco, 31 Verts, PS et EàG sont d’avis contraire). Sophie Forster-Carbonnier dénonce la passivité du Conseil d’Etat dans la recherche de nouvelles recettes, notamment par rapport aux niches fiscales et à la veille du choc que va indiscutablement causer la réforme de la fiscalité des entreprises. De plus, elle regrette profondément l’absence de consultation par l’exécutif dans ce dernier dossier.
  • Les activités de supports et prestations de moyen (58 PLR, PDC, UDC et MCG pour ; 33 Verts, PS et EàG contre). Lisa Mazzone dénonce à la veille de la conférence sur le climat la frilosité quant aux enjeux énergétiques : pourquoi ne pas appliquer les mesures minérgie, mettre des fenêtres à double-vitrage et renforcer l’isolation des immeubles, par exemple dans la rénovation des bâtiments scolaires ? Jean-Michel Bugnion s’inquiète de l’avenir du CO Renard, à l’aube de la fermeture de celui de la Seymaz.
  • L’emploi et le marché du travail (54 PLR, PDC et MCG pour, 38 Verts, PS, EàG contre, abstention de 5 UDC). François Lefort constate qu’avec moins, on ne peut que faire moins : moins de places en EDS, moins de contrôles et de dossiers traités puisque seulement 5 ETP (postes équivalents temps plein) leur sont réservés. C’est toute la crédibilité des mesures d’accompagnement qui en prend un coup ! Frédérique Perler regrette vivement l’augmentation des chômeurs en fin de droit et celle des personnes qui perdent leur droit et finissent à l’aide sociale.
  • L’action sociale (50 PLR, PDC et MCG pour, 36 Verts, PS, EàG et quelques UDC contre). Frédérique Perler dénonce l’augmentation de la précarité, la diminution de l’accès aux prestations, cercle vicieux engendré par la politique sociale du Conseil d’Etat. Elle insiste aussi sur la nécessité d’augmenter l’aide aux migrants, dans la situation actuelle.

A noter que l’aménagement et le logement, aux mains vertes d’Antonio Hodgers, ont été plébiscités : 81 députés approuvent, seuls 6 EàG grognent !

Les votes finaux réservent une pseudo-surprise, tant le MCG est coutumier du fait : ce parti déclare solennellement qu’il change d’avis et approuve la gestion du Conseil d’Etat ainsi que les états financiers.

Donc, au final :

Le rapport du Conseil d’Etat sur la gestion des comptes 2014 est approuvé par 51 oui (PLR, PDC et MCG) contre 43 non (Verts, PS, EàG et UDC).

Le rapport du Conseil d’Etat sur les états financiers 2014 est approuvé par 52 oui (PLR, PDC, MCG et UDC) contre 19 non (PS et EàG) et 10 abstentions (Verts). La différence du total des voix entre les 2 votes est à chercher du côté de la buvette…