Par Didier Bonny, député suppléant et président du Forum des sections des Vert.e.s genevois.e.s. ce texte est paru dans son blog de la Tribune de Genève le 27 septembre 2020. 

Un dimanche de votations presque parfait ! Et il faut le souligner, c’est plutôt rare ! En ce dimanche hivernal, la Suisse a fait preuve d’ouverture, montrer sa capacité à évoluer sur le plan sociétal, refuser de tomber dans le piège du loup et de l’arnaque fiscale. Il n’a manqué que 8670 voix pour que ce dimanche de votations soit totalement parfait. 8670 voix qui donnent un chèque en blanc de 6 milliards pour la sécurité aérienne du ciel helvétique, puisqu’on ne connaît ni le nombre d’avions, ni le type et encore moins le nom du constructeur et son pays d’origine. Il aura fallu ce manque de transparence de la part du Conseil fédéral pour lui éviter un nouveau camouflet après le vote sur l’achat des Gripen en 2014.

Le Conseil fédéral a donc obtenu de justesse du peuple suisse de lui faire confiance sans répondre aux questions liées aux frais d’exploitation et d’entretien des avions, à leur utilité ou encore à leur empreinte écologique (les forces aériennes suisses utilisent entre 40 et 45 millions de litres de carburant par année, les émissions de CO2 d’un F/A 18 s’élèvent à 12200 kg par heure de vol, à titre de comparaison un voyage en train Zürich-Paris émet 16kg de CO2 par personne).

En démocratie, une voix d’écart suffit pour faire une majorité. Dont acte. Mais cette victoire « limite » rappelle à bon escient que l’armée n’est plus la vache sacrée qu’elle était. La majorité de droite du Parlement, qui soit dit en passant s’est ramassée une belle claque sur les déductions fiscales pour enfants en chargeant le bateau, devrait s’en rappeler avant de voter des budgets pharaoniques pour notre défense alors que la priorité aujourd’hui est d’investir dans la transition écologique et la justice sociale !