Par Aliki Buhayer, membre du comité des Vert.e.s genevois.e.s. Ce texte est paru dans la rublrique Courrier des lecteurs de la Tribune de Genève le 11 septembre 2020.

En Suisse, la route tue plus de 20’000 chevreuils, renards et autres bêtes sauvages chaque année. Pour les insectes, on n’en parle même pas, la route c’est l’hécatombe. Pourtant, on ne vote pas contre le développement du réseau routier.

En Suisse, nos amis les chats font cinq millions de victimes chaque année, félins qui profitent de nos jardins propres en ordre pour repérer leurs proies en mal de cachettes dans les thuyas impénétrables et bordures soigneusement débroussaillées. Et pourtant, on ne vote ni contre les chats ni contre les jardiniers antibiodiversité.

En Suisse, on estime à 3700 le nombre d’oiseaux tués par les 37 éoliennes par an, et pourtant on vote pour le développement du parc éolien.

En Suisse, plus de 4000 moutons meurent chaque année sur les pâturages, essentiellement suite aux chutes dans les rochers, à la foudre, au manque d’eau ou de nourriture, au froid et aux maladies. Pourtant, on ne vote pas contre les falaises, les sécheresses ou les températures frileuses.

En Suisse, on estime à 350 le nombre de moutons tués par le loup, donc on nous demande de voter contre ce prédateur, ainsi qu’une myriade d’autres espèces déjà mises en péril par le réchauffement climatique, le ski et la randonnée hors-piste, la surchasse, tels le tétras-lyre, la perdrix des neiges, la bécasse des bois ou le lièvre brun.

En Suisse, le loup et le lynx sont enfin de retour pour nous aider à réguler les cerfs, les chamois ou les chevreuils, qui sont omniprésents et dévorent les jeunes pousses d’arbres dont les forêts ont tant besoin pour se régénérer.

L’homme est la seule espèce à pouvoir décider de la vie ou la mort de la faune. La faune subit. Laissons donc nos croyances de côté, prenons la fable du Petit Chaperon rouge pour ce qu’elle est, une fable, et votons dignement non à la nouvelle loi de la chasse.