La résolution Verte pour proscrire la détention administrative de mineurs en Suisse est renvoyée en commission !
Cette session du Grand Conseil a vu se confirmer un certain humanisme au sein du Parlement genevois. Sans doute que la composition de notre population (60% d’étrangers-ères, 30% de genevois-ses et 30% de confédérés-es) et la bonne harmonie dans laquelle l’on y vit y sont pour beaucoup. Le jeu des partis populistes, qui fondent leur lit électoral sur la stigmatisation des populations étranger-ère-s, ne prend pas à Genève et c’est tant mieux ! Tous les textes proposés y relatifs ont alors été très largement rejetés par le parlement.
La résolution des Verts, élaborée par notre collègue Frédérique Perler, qui demande aux chambres fédérales de modifier les dispositions de la loi fédérale sur les étrangers (LEtr ; RS 142.20) de sorte que la détention administrative de mineurs soit proscrite en Suisse, a été favorable accueillie et renvoyée en commission pour complément d’étude, notamment sur la situation et les projets en la matière à Genève.
La gauche du parlement est aussi attachée au respect des personnes en emploi, notamment au regard des conventions collectives de travail. Dans l’affaire des EMS « Notre Dame » et « Plantamour » qui souhaitent externaliser leurs prestations « hôtelières », à des fins d’économies et qui se feraient sur le dos du personnel existant et des prestations délivrées aux résidants-es, le parlement dit clairement non. La résolution d’EAG signée par les Verts et traitée en urgence, qui invite le Conseil d’Etat à s’opposer résolument à une telle externalisation a été renvoyée au Conseil d’Etat aux 2/3 de notre parlement.
Les Verts saluent l’avancée des études préliminaires en lien avec la réalisation d’un système de transport par câble coordonné aux projets de construction de logement et s’inspirant de la Motion élaborée par notre collègue François Lefort en janvier 2013. Certes, il reste encore bien du chemin à faire, mais les coûts de construction et d’exploitation, ainsi que le potentiel de développement semblent des plus intéressants au regard de la construction et l’exploitation d’une ligne de tram.
La motion qui « invite le Conseil d’Etat à inciter les maîtres d’ouvrages à l’implantation en toitures de jardins », déposée en mars 2014 par Mme Christina Meissner, a souffert d’obstruction parlementaire. Suite à cette situation détestable, c’est un traitement en urgence qui a été demandé avec, au final, un renvoi au Conseil d’Etat qui a été décidé aux 4/5 de notre parlement.
À souligner aussi le très fort soutien du parlement à la motion de commission « pour garder l’hélicoptère de sauvetage genevois dans une planification intégrée » qui donnait suite à la pétition (P 1991) « Non à l’abandon de l’hélicoptère de sauvetage genevois REGA 15 ». Comme quoi l’attachement à l’hélicoptère des HUG, dit « le poussin », est une réalité de notre parlement. Les jeux ne sont toutefois pas faits. La motion étant une demande au Conseil d’Etat, elle n’a pas de force obligatoire, mais le Conseil d’Etat doit rendre un rapport dans les six mois.
Un projet de loi est combattu par toute la gauche et le gouvernement car il pourrait avoir un impact non négligeable sur les finances publiques en permettant, peut-être, le détournement de l’imposition, sous prétexte d’investissements dans l’entreprise. Il a été renvoyé en commission pour évaluation complémentaire.
Enfin, il faut souligner les très nombreuses questions urgentes écrites qui ont été déposées lors de cette session en lien avec un malaise important, qui semble se développer, au sein de la police genevoise et plus particulièrement au sein de la police judiciaire. Ce n’est en effet pas moins de 15 questions, dont certaines multiples, de 8 député-e-s issus de 5 groupes parlementaires (dont les Verts), qui ont été déposées à l’attention de notre gouvernement. Des réponses détaillées sont donc attendues à fin novembre par notre parlement qui y sera vraisemblablement très attentif. Affaire à suivre…
Retour de la session du Grand Conseil des 2 et 3 novembre par Boris Calame, député