DEBAT AU GRAND CONSEIL

Le Grand Conseil vient de voter en faveur d’une résolution des Verts demandant au Conseil fédéral de renoncer à assouplir les conditions d’exportation d’armes dans des pays en conflit. En effet, le Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) et le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) ont annoncé une révision de l’ordonnance sur le matériel de guerre, pour autoriser notamment des exportations vers des pays en guerre. 

Pour les Verts,  cette démarche n’est pas digne d’un pays neutre qui se dit œuvrer pour la paix. La Suisse doit au contraire exporter son aide et des solutions  pacifistes mais évidemment la Suisse ne doit en aucun cas exporter la guerre.

Le phénomène n’est malheureusement pas nouveau et la Suisse joue un sale jeu depuis plusieurs années.

En 2016, le Conseil fédéral mettait  fin au moratoire sur les exportations d’armes au Proche-Orient, permettant aux entreprises suisses de vendre du matériel de guerre à l’Arabie Saoudite, pays alors directement impliqué dans le conflit armé au Yémen.  En 2017, nous exportions pour plus de 87 millions de francs d’armement en Thaïlande, pays traversé par un conflit armé interne. Egalement en Turquie, pays impliqué dans le conflit en Syrie et dans lequel les droits humains sont bafoués, le volume d’exportation d’armes suisses vers ce pays a été multiplié par 13 par rapport à l’année précédente.

Sous la pression exercée par l’industrie de l’armement, la Suisse a augmenté de 8% son exportation de matériel de guerre, soit pour 450 millions de francs d’armes en 2017, et se situe aujourd’hui tristement en 14ème position des pays exportateurs d’armes à travers le monde !

Les Verts ne veulent être ni témoins, ni complices. Ils refusent, sous la pression des lobbies, de menacer des populations entières  et de favoriser la violation de droits humains. Le Conseil fédéral s’exprimera sur cette révision avant l’été. Nous devons le mettre face à ses responsabilités, quand il dit notamment qu’au lieu de laisser venir les gens en Suisse, il vaudrait mieux les aider sur place. Ce n’est pas en leur vendant des armes que nous contribuerons à améliorer leur quotidien, bien au contraire, ce n’est qu’attiser la haine.

Genève, siège des conventions des droits humains, a toute la légitimité de s’exprimer sur un tel sujet. Genève vient d’envoyer un signal fort au Conseil fédéral, un message de paix ! Les Verts s’en réjouissent mais resteront vigilants et suivront de près la suite des débats.

 Lien vers la résolution

Contacts 

Delphine Klopfenstein Broggini, Députée, 076 445 61 06

Mathias Buschbeck, Député et chef de groupe, 076 341 41 02