L’activité politique ne se mesure pas en fonction de l’âge, du genre ou de la durée du mandat !
Les Jeunes Vert-e-x-s souhaitent apporter une réponse critique à l’article « Où sont passées les jeunes Vertes genevoises? » publié le 12 mars dans Le Matin Dimanche qui, au-delà d’un faible niveau d’analyse, ne reflète pas la réalité telle que vécue par les Jeunes Vert-e-x-s et nos jeunes députées.
L’activité politique ne se mesure pas en fonction de l’âge, du genre ou de la durée du mandat !
Pourquoi élisons-nous des député-e-s, si ce n’est pour défendre des positions ? Limiter l’implication politique à l’âge, au genre et à la durée durant laquelle un ou une député-e à siéger ne reflète en rien l’activité parlementaire ! Certain-e-s élu-e-s vont au bout du mandat de 5 ans (voire plus), sans n’avoir jamais déposé un seul texte parlementaire, sans n’avoir quasiment jamais pris la parole en séance plénière et sans n’avoir jamais défendu des positions en commission. Après 5 ans, certain-e-s député-e-s ont passé plus de temps à la buvette et à jouer sur leur téléphone portable que de temps à défendre leurs convictions. Est-ce vraiment cela qu’on attend de nos député-e-s ? Est-ce donc cela qu’on appelle la politique des « petits pas », la recherche du consensus ? Les Jeunes Vert-e-x-s élues ont, chacune et durant le laps de temps qu’elles auront passé au Grand Conseil, été des députées actives et fortement investies. Elles ont déposé des textes, fait de nombreuses interventions et, pour deux d’entre elles, siégé au bureau du Grand Conseil. C’est bien cela qu’il faut retenir de leur passage au Grand Conseil.
Quand les seules différences qui justifient ces critiques sont le fait d’être des jeunes femmes vertes, c’est qu’elles sont prises pour cible pour ces raisons-là. L’article aurait dû, au contraire, souligner leur implication dans la vie parlementaire et saluer leur courage d’avoir osé s’exprimer et s’exposer pour défendre leurs convictions, dans un plénum rétif aux changements et aux propositions nouvelles. Il aurait également fallu creuser et analyser les raisons qui ont poussé certaines de ces élues à dénoncer le comportement machiste et paternaliste de certains de leurs homologues !
Concilier engagement politique et vie personnelle
Si l’engagement politique et la conciliation avec la vie personnelle et professionnelle est difficile pour tou-te-s les député-e-s, il l’est d’autant plus pour les jeunes qui sont souvent à des moments charnières de leur vie. Etudes, entrée dans la vie professionnelle, vie affective et amoureuse, nouveaux projets, il leur est peut-être plus difficile de s’engager sur une période de 5, voire même 10 ans. Faut-il, pour autant, les blâmer pour cela ? Non, au contraire !!! Alors que l’âge moyen des parlementaires genevois est de 55 ans, il est important que la voix des jeunes y soit représentée et entendue ! La plupart des décisions qui y sont prises les concernent directement et auront un effet sur leur vie et celles des générations futures, bien plus que sur le profil type du parlementaire moyen !
Le renouvellement des personnes et des idées est une force
Alors que beaucoup s’accrochent (pour le meilleur et le pire), s’entêtent, font preuve d’opportunisme politique, les Jeunes Vert-e-x-s (et les Vert-e-s avec) pensent qu’un certain renouvellement des personnes et des idées est une force ! Face à la prévalence des enjeux environnementaux et sociaux d’aujourd’hui, doit-on apporter les mêmes réponses qu’il y a 10 ou 15 ans ? Certainement pas ! Nous n’attendons pas des Jeunes Vert-e-x-s qu’il-elle-s aient la même posture que des député-e-s plus ancien-ne-s. Nous attendons, et c’est pourquoi elles ont été élues (!), qu’elles apportent des propositions novatrices !
Force est de constater que, quand on est jeune et verte, les propositions émises sont plus rapidement catégorisées comme déplacées, excessives ou inopportunes par les autres député-e-s et non pas par les personnes qui les ont élues.
Si, bien évidemment, un passage de témoin doit se faire entre ancien-ne-s et nouveaux-lles député-e-s, il doit s’effectuer dans le respect des idées portées par les uns et les autres ! Les jeunes députées vertes de cette législature (comme celles qui les ont précédées) ont pavé la voie aux jeunes député-e-s qui leur succéderont. Les Jeunes Vert-e-x-s sont aussi ce qui fait la force des Vert-e-s aujourd’hui !
Nous sommes fier-ère-s de présenter 13 candidat-e-s Jeunes Vert-e-x-s aux élections au Grand Conseil 2023, preuve en est que notre engagement politique et notre volonté de faire bouger les lignes n’ont pas faibli !
Relayer l’urgence !
Alors que les signaux d’alarme sur l’accélération du réchauffement climatique et de la perte de biodiversité s’accentuent, alors que les inégalités sociales explosent, n’est-il pas aberrant de ne rien vouloir changer ? Les électeurs et électrices qui ont portés les jeunes vertes au parlement cantonal ont justement voulu donner un message à celles et ceux qui défendent corps et âme les milieux immobiliers en pleine crise du logement, les multinationales du trading de matières premières qui engrangent des superprofits sur le dos de la guerre et la famine ou encore les compagnies pétrolières alors que nous explosons les limites planétaires. Est-ce que cela ne serait pas à eux-lles que l’on devrait faire le reproche de ne pas comprendre et d’absolutisme ?
Au lieu de condamner dans un article les députées Jeunes Verte-x-s parce qu’elles n’acceptent pas une « politique des petits pas » scientifiquement insuffisante, le tout à 3 semaines des élections cantonales, pourquoi ne pas plutôt s’intéresser au raison du blocage social et écologique ? Les partis bourgeois défendent une politique du statu quo qui apparaît moins radicale, mais dont l’inertie est destructrice pour la population et les écosystèmes.
Donner envie de s’engager
Nous sommes fier-ère-x-s d’avoir réussi à porter des jeunes femmes au parlement cantonal, même si elles ont rencontrés des difficultés, même si toutes ne se sont pas retrouvées dans le travail parlementaire, même si certaines ont décidés – chacune pour des raisons qui leur sont propres – de ne pas aller au bout de leur mandat ! Osez ! Osez vous présenter, osez faire bouger les lignes, osez vous engager ! Personne ne vous en voudra de ne pas y arriver, de vous lasser, de renoncer à votre mandat (quelle qu’en soit la raison) ou de décider de vivre votre vie et votre engagement ailleurs que dans le parlement cantonal.
Paloma, Alessandra, Katia, Adrienne, Dilara, Sophie, quelle que soit la durée de votre mandat au Grand Conseil : merci ! Merci de vous être engagées !
Pour les Jeunes Vert-e-x-s
- Léo Peterschmitt, co-président
- Yasemin Amorim Esenli, co-présidente
- Damian Veiga Löffel, co-président