Par Valentin Dujoux, co-président des Jeunes Vert.e.s et membre du comité des Vert.e.s genevois.e.s. Ce texte est paru dans son blog de la Tribune de Genève le 14 septembre 2020. 

Une attente qu’il nous faut concrétiser

Il aura fallu 50 ans pour que le principe d’une assurance maternité, introduite dans notre Constitution fédérale, entre en vigueur. 50 ans, c’est long, trop long. Après l’introduction du congé maternité en 2005, nous avons, 15 ans plus tard, l’occasion de renforcer le rôle des familles suisses.

Car ce congé paternité, n’est pas une lubie, mais bien une attente de notre société : les sondages le prouvent. En 2020, il est temps que les pères aient une véritable place au sein des familles. Et il est indispensable que la durée de ce « congé » soit la même pour tous, quel que soit le secteur d’activité.

En 2020, il est donc temps de faire en sorte que la Suisse ne soit plus le dernier pays d’Europe occidentale à ne « rien » accorder aux nouveaux pères (1 jour, quelle farce !). Notre pays, si développé, doit maintenant faire passer un message clair : le congé paternité est une nécessité pour une politique familiale de qualité.

Tout le monde y gagne

De cette situation, tout le monde sort gagnant. Les pères, en premier lieu, pourront intervenir sereinement dans les 14 jours qui suivent la naissance de leur enfant. De quoi accompagner ce chamboulement, soutenir la mère et se faire une place claire au sein des premiers jours d’une famille qui s’agrandit.

L’égalité des sexes en ressortira ensuite renforcée. Un père au foyer, c’est l’occasion de partager les tâches de manière plus équitable, et de concrétiser la suite de ce projet à deux. Une famille solide et unie, c’est une chance pour l’avenir.

Enfin, pour les entreprises, il est temps de pouvoir mettre tout le monde sur le même pied d’égalité. Avec ce congé paternité, finançable modestement, les PME auront les mêmes arguments que les grands groupes pour attirer les jeunes talents, qu’ils soient célibataires ou nouveaux pères.

Une égalité à développer

Un OUI le 27 septembre prochain sera un grand pas pour notre politique familiale. Il ne s’agira cependant pas d’une fin en soi. Le chemin est encore long pour une égalité digne de ce nom.

D’abord, c’est pour tous les pères qu’il nous faudra nous engager. En effet, la proposition actuelle ne concerne ni les pères adoptants, ni les pères homosexuels. Une inégalité qu’il conviendra de corriger. Parce qu’en 2020, « la » famille n’existe pas ; adoptons notre législation aux familles, dans toute leur diversité.

Enfin, osons aller plus loin. Sur la durée même du congé paternité, mais aussi sur le congé parental qui devient aujourd’hui une évidence. Défendons un congé de naissance ou d’adoption permettant aux parents, quels qu’ils soient, de s’organiser, à leur rythme, et selon leur réalité.  

Le congé paternité, oui, parlons-en. Parce que c’est aujourd’hui une nécessité et que nous ne pouvons pas rater cette occasion. Mais pensons aussi à l’après, pour donner un cadre législatif clair, durable et qui réponde aux besoins de chacun-e.