Par Adrienne Sordet, députée

La rentrée 2020 fut mouvementée pour le groupe des Vert·e·s. Effectivement, plusieurs textes déposés ou soutenus par la députation n’ont pas réussi à atteindre des majorités. Par exemple, nous pouvons mentionner la M2468, motion qui demandait la promotion du principe de l’égalité de traitement entre femmes et hommes au sein des entreprises qui n’a pas été votée par la droite. Le chef de groupe Pierre Eckert a déclaré :

« Le parlement fédéral a voté une loi molle demandant un autocontrôle aux entreprises de plus de 100 employé.e.s. Il est inconséquent de se cacher derrière cette loi molle pour ne pas instaurer des contrôles plus systématiques sur le canton de Genève. »

Il en va de même pour la M2381 qui demandait de préserver la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) des risques boursiers considérables liés aux investissements dans les énergies fossiles. Mathias Buschbeck prend la parole en tant que rapporteur de minorité :

« La place financière suisse est responsable de plus de 20 fois plus d’émissions de gaz à effet de serre que l’ensemble de la Suisse n’en émet en tant que pays, simplement à cause des investissements réalisés par les compagnies d’assurance et les caisses de pension. Le CPEG, 14ème caisse de Suisse, a une responsabilité, elle doit inscrire une stratégie climatique dans sa politique générale de développement durable pour mettre en œuvre une décarbonisation de son portefeuille. »

De plus, notons également les réponses du Conseil d’État aux textes suivants, réponses qui ne vont pas assez loin selon le groupe des Vert·e·s, concernant notamment la M 2520 sur l’urgence climatique déposée par le groupe, ainsi que la P 2050 que la honte change de camp !

Jean Rossiaud, concernant la M 2520-B : « À la suite des revendications des jeunes, la motion initiale demandait la neutralité carbone pour 2030 par rapport à 1990. Dans sa réponse au Grand Conseil à la motion amendée en commission, le Conseil d’État est resté sur l’objectif de neutralité en 2050, et 60% en 2030. Il fait certes un pas dans la bonne direction, mais il nous faut aller plus vite plus loin ! L’urgence climatique nous oblige à repenser chacune des politiques publiques, de l’enseignement à la santé, de la politique des transports aux ressources humaines… Nous avons également besoin d’investissements massifs, un véritable « Green New Deal » de plusieurs milliards qui permettra aussi de créer des emplois utiles, durables… et non dé-localisables ! Je ne voterai pas le budget si le Conseil d’Etat ne met pas en œuvre dès 2021 cette politique de changements structurels. Je me réjouis déjà de cette nouvelle étape ! » 

Adrienne Sordet sur la P 2050-B au sujet du subventionnement des associations :

« D’ailleurs, un acte courageux de notre parlement et du CE est attendu pour augmenter drastiquement les moyens alloués aux associations de première ligne qui jouent un rôle crucial au niveau de la prise en charge de victimes de violences, de harcèlement et de discriminations. Elles remplissent une mission d’intérêt public et l’État se doit de les soutenir. Si le Conseil d’État a déjà fait un pas dans cette direction-là, avec un réajustement du contrat de prestation 2020 de Viol-Secours, ainsi que celui du Foyer Arabelle, nous espérons que les promesses faites hier en plénière seront tenues, suite à l’audit qui se terminera en février et que le CE continuera à soutenir Viol-Secours, ainsi que les autres associations qui œuvrent dans le même sens. Bref, vous l’aurez compris, pour le groupe des Verts, la réponse du CE est bien, mais nous estimons qu’après l’année féministe que nous venons de vivre, il est possible de faire mieux et de s’engager davantage. C’est pour cela que nous ne prendrons pas acte du rapport, mais que nous le renverrons au Conseil d’État. »

Toutefois, cette nouvelle année se traduit aussi en victoire pour le groupe. Que cela soit par une réponse acceptable de la part du Conseil d’Etat concernant le RD 1320 et le R 905 concernant les 3 projets d’initiatives cantonales qui visaient à améliorer la procédure d’approbation et l’adéquation des primes d’assurance-maladie.

Frédérique Perler réagit : le groupe des Vert·e·s salue la démarche du Conseil d’État et estime qu’il est plus que normal d’exiger de la transparence de la part des assurances maladies. D’autant plus que le système est actuellement opaque et que, s’agissant d’une assurance maladie sociale, la cupidité n’y pas sa place, encore moins au détriment des assurés.

C’est aussi une victoire au niveau de la M 2610 « Fin du dumping Dnata » déposée par Marjorie de Chastonay qui la défend :

« Cette motion invite tout simplement le Conseil d’Etat à respecter ses engagements pris, notamment à travers une Convention d’objectifs et à intervenir pour faire respecter l’article 12 alinéa 2 de ladite Convention (…) Parce que c’est répondre à un cri d’alarme des employé.e.s de l’entreprise Dnata qui depuis plus d’une année ont tout essayé pour faire entendre leur message. (…) Ces centaines d’employé.e.s auxiliaires sont payés à l’heure et n’ont aucun taux d’activité garanti. Ils se retrouvent dans une situation de précarité et de vulnérabilité. Leurs revenus peuvent donc varier de moins de 1000.- à 4000.- par mois. Il n’y a donc aucune garantie de salaire minimum.Ce qui est contraire à la jurisprudence fédérale. »

On note aussi le résultat positif sur la résolution UDC sur le vin, ainsi que sur le PL 12368 qui demande un exercice irréprochable de la part des plus hauts fonctionnaires, sur lesquels Pierre Eckert s’est exprimé en tant que rapporteur de majorité :

« Au contour de l’affaire Maudet, il a été mis en évidence qu’aucune loi n’encadrait les cadeaux que pourraient recevoir les Conseillères et les Conseillers d’Etat. Il était nécessaire de combler cette lacune, tout en laissant la possibilité de cadeaux indubitablement privés. »

Enfin, pour terminer cet Echo sur une note positive et pleine d’espoir, c’est l’acceptation du PL 12533-A des crédits extroardinaires de 30’000 CHF pour l’association Viol-Secours, ainsi que les promesses du Conseil d’Etat pour une révision du contrat de prestation 2020 pour cette association afin d’évaluer correctement les besoins et de leur fournir l’aide nécessaire.