Alors que la population, guidée par les étudiant.e.s en grève, descend dans la rue par milliers pour dénoncer l’inaction politique face à l’urgence climatique, alors que l’Autre Salon ferme les portes de son édition 2019, le Grand Conseil genevois vote un crédit d’étude de 6 millions pour la traversée du lac. En parallèle, dans un élan humanitaire, la majorité des député.e.s accepte la motion verte « pas de centre fédéral pour les requérant.e.s d’asile » et le projet de loi sur l’accueil à journée continue.

Le crédit d’étude de 6 millions, voté par la droite, en faveur de la mise en œuvre de la traversée du lac est un pur gaspillage des deniers publics. La liaison de 14 km entre le Vengeron et Thônex-Vallard que le projet prévoit coûterait pour sa réalisation plus de 3 milliards de francs, hors frais financiers (intérêts, amortissements, etc.). Une telle somme rend le projet irréalisable, alors qu’un soutien par la Confédération ou un financement dans le cadre d’un partenariat public-privé sont improbables. Les coûts environnementaux sont également gigantesques, puisque le tracé frôle des zones naturelles très sensibles (Rouelbeau, Seymaz ou la Pointe à la Bise) et des zones agricoles. Investir dans la traversée du lac, c’est investir dans la disparition des derniers céréaliers et de biotopes précieux du canton, sans compter bien entendu tout le trafic supplémentaire que cela induira.

Le Grand Conseil genevois a fait preuve de bon sens dans deux dossiers essentiels aux yeux des Verts lors de cette session. Il a renvoyé au Conseil d’Etat une motion Verte, déposée par Delphine Klopfenstein Broggini, l’invitant à renoncer à la construction d’un centre fédéral d’attente et de départ pour les requérants d’asile de Suisse romande, dont l’ouverture est prévue en 2022 au Grand-Saconnex. Tels que prévus actuellement, les centres fédéraux de la Confédération tiennent davantage de lieux de semi-détention que de lieux d’accueil (centre clôturé, fouilles systématiques, horaires stricts de sorties, contacts avec la société civile restreints, dépôt des appareils électroniques et des papiers d’identité à l’entrée du centre, etc.). Une telle criminalisation des personnes en situation d’exil est inacceptable et ces restrictions multiples enfreignent gravement leurs droits fondamentaux. Le Grand Conseil l’a bien compris et les Verts genevois saluent ce vote.

Le Grand Conseil a également voté un projet de loi du Conseil d’Etat sur l’accueil à journée continue. La plus-value centrale de ce projet de loi est la garantie d’un accueil aux élèves à besoins spéciaux. Il s’agit d’une grande avancée juridique, alors qu’aujourd’hui ces élèves sont pris en charge au cas par cas et en fonction des possibilités, que ce soit en termes de locaux ou de personnel formé. Ce fonctionnement arbitraire prend fin avec la mis en œuvre de la loi votée aujourd’hui et les Verts genevois s’en réjouissent.