Echos du Grand Conseil de la session des 21 et 22 juin par Jean Rossiaud, député

Pour la première fois à ma connaissance dans l’Histoire de la République et Canton de Genève, le Parlement genevois a adopté une résolution co-écrite par les Verts, et signée au nom des Verts par Alessandra Oriolo (Commission de Contrôle de Gestion), réprouvant les cadeaux somptuaires, qui n’auraient en aucun cas été offerts à Pierre Maudet, s’il n’avait pas été Conseiller d’Etat.

Le Grand Conseil a pris ses responsabilités dans un domaine central de son mandat : la haute surveillance du Gouvernement. Nous sommes à la fois fiers d’avoir été intransigeants dans cette affaire qui nous inquiète pour la moralité de la République, et satisfaits d’avoir pu réunir une majorité de députés, dans une séance extraordinaire courte mais cruciale, autour de cette exigence de probité. Pour le reste, nous défendons la présomption d’innocence et faisons confiance à Commission de Contrôle de Gestion et à la justice (une plainte contre X a été ouverte) pour faire toute la lumière sur ces pratiques. Comme l’a affirmé Alessandra dans son intervention, « il faut laisser la justice travailler, en toute indépendance ».

Nous espérons que Pierre Maudet, qui dirige le département de Justice et Police, et reste le ministre de tutelle de l’aéroport, qu’il comprenne de lui-même qu’il serait sain pour les institutions qu’il se récuse provisoirement dans les dossiers en cause dans cette affaire, dont de nouvelles ramifications apparaissent chaque jour dans la presse. Il ne semble pourtant pas en prendre le chemin.

En effet, il est inquiétant et problématique qu’aucun conseiller ou conseillère d’Etat n’était présent à cette session extraordinaire, à commencer par le principal intéressé, ce qui pourrait être interprété non seulement comme une forme de mépris eu égard des députés et des institutions, mais également et surtout comme une violation de la loi portant règlement du Grand Conseil (LRGC) qui, en son art. 63, dispose que « Les conseillers d’Etat assistent aux séances du Grand Conseil ».

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A la suite de cette séance extraordinaire d’une demi-heure, les 21 et 22 juin derniers, les députés ont siégé une vingtaine d’heures d’affilée. C’est la traditionnelle séance des Comptes de l’Etat : nous épluchons non seulement les comptes (qui ne s’écartaient pas trop du budget voté, et que nous avons donc votés), mais c’est surtout la discussion sur le Rapport de gestion du Conseil d’Etat, qui est importante et qui mérite que nous y consacrions du temps, tous les mois de juin.

Il existe un point commun entre toutes ces politiques publiques : il s’agit du nerf de la guerre, l’argent que l’Etat collecte par l’impôt, par sa politique fiscale, pour le redistribuer à la population sous la forme de politiques en faveur de l’emploi, de la santé, de l’instruction publique, de l’urbanisme et de l’environnement, de la cohésion sociale et de la sécurité publique… pour n’en citer que quelques unes. Vous retrouverez en annexe les interventions des députés pour chacune de ces politiques publiques.

Et c’est un moment pour rappeler notre volonté verte de transition vers la sobriété heureuse, et ce que nous ferions si nous avions une majorité du parlement pour le mettre en œuvre rapidement !