Une majorité du Grand Conseil genevois (gauche et PDC) a marqué aujourd’hui son attachement à la défense des droits fondamentaux de populations régulièrement victimes de propos et actes discriminatoires, en accueillant favorablement trois motions et une résolution Vertes.

La protection des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans*, intersexes et queer (LGBTIQ) contre les discriminations a été mise à l’honneur par le renvoi de deux motions Vertes au Conseil d’Etat. La première vise à faire du Canton un employeur exemplaire en termes de respect des droits LGBTIQ. Le Conseil d’Etat est notamment chargé de mettre en place un système de sanctions envers les manifestations d’homophobie ou de transphobie au sein de l’administration et de renforcer la sensibilisation du personnel à cet égard. Il doit également veiller à l’égalité de traitement entre toutes et tous, en abolissant les discriminations qui touchent les partenaires enregistré-e-s et les familles homoparentales, en termes de congés maladie, de décès et de congé parental lors de la naissance d’un enfant. L’identité de genre des personnes trans* doit en outre être strictement respectée, par l’usage du pronoms et prénom choisi, indépendamment du changement d’état civil.

La lutte contre les préjugés, discriminations et violences LGBTIQ ne doit pas s’arrêter aux postes de travail du secteur public : le Grand Conseil l’a reconnu en adoptant une deuxième motion des Verts. Elle charge le Conseil d’Etat d’adopter une loi ou des règlements et plans d’actions en vue d’assurer la prévention en la matière dans le cadre scolaire, mais également en mettant en place un centre d’écoute et de défense des victimes de telles violences, permettant par ailleurs la collecte de données statistiques.

Alors qu’elles forment plus de la moitié de la population, les femmes sont encore et toujours sous-représentées dans les sphères dirigeantes, et notamment dans les Conseils d’administration des régies publiques genevoises. Ainsi, le dernier renouvellement des membres des Conseils d’administration et de fondation sous contrôle public révèle la présence de moins de 25% de femmes. Scandalisés d’en être encore là au XXIe siècle, les Verts genevois viennent de déposer une motion et une résolution poussant le Conseil d’Etat, mais aussi les partis siégeant au Grand Conseil, à lutter contre cette discrimination. Les deux textes, renvoyés en commission, invitent l’exécutif et le législatif à tout mettre en œuvre afin d’atteindre une représentation de 50% de femmes dans ces structures au plus vite et, pour ce faire, à présenter autant de femmes que d’hommes à chaque fois qu’un-e nouvelle / nouveau membre doit être est nommé-e. Le traitement de ces interventions parlementaires tombe à point nommé, puisque les 35 établissements de droit public genevois ont jusqu’en novembre pour revoir la composition de leurs instances dirigeantes, qui se renouvellent à chaque début de législature, pour cinq ans.