Le nombre de passagers à l’aéroport de Genève a plus que doublé ces dix dernières années, une évolution qui s’est accompagnée d’une augmentation des vols, y compris durant la nuit, ainsi que des nuisances : bruit, pollution de l’air et émissions de gaz à effet de serre ont explosé. Les Verts revendiquent un débat de fond sur la croissance de cet aéroport urbain et soutiennent activement l’initiative de la CARPE « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport ». Alors que les nuisances directes occasionnées par l’évolution de l’aéroport concernent 1 habitant-e sur 5 à Genève, le Grand Conseil s’apprête pourtant à refuser l’initiative de la CARPE en lui préférant le principe d’un contre-projet, dans l’espoir de gagner du temps.

 

Afin de répondre aux besoins de la population et respecter les engagements constitutionnels, les Verts genevois rappellent ici leur soutien à l’initiative de la CARPE « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport » et pointent la responsabilité du Grand Conseil en cas de refus de l’initiative ! L’acceptation du principe d’un contre projet engendrerait des délais considérables empêchant la population de se prononcer rapidement sur l’initiative : il est essentiel que la Confédération tienne compte de  l’avis de la population dans le cadre de la fiche du Plan Sectoriel d’Infrastructure Aéronautique (PSIA). Les conséquences seraient grandes sachant qu’il y a urgence pour améliorer la qualité de vie des résident-e-s !

Les Verts dénoncent l’objectif de planifier une infrastructure aéroportuaire urbaine pour 25 millions de passagers et 235 000 mouvements d’ici 2030

La Confédération doit prendre ses responsabilités et présenter plusieurs scénarios de planification du développement de cet aéroport urbain, avant l’adoption de la fiche PSIA. Les Verts revendiquent l’élaboration d’un scénario soutenable sur les plans environnemental, sanitaire, de qualité de vie et de standards sociaux. Celui-ci devra prendre en compte l’évolution probable des contextes économiques, politiques et environnementaux (taxation du kérosène, intégration des coûts induits, stabilisation de la demande), mais aussi la préservation d’un environnement sain dans la région genevoise.

Les Verts pointent les coûts externes générés par un aéroport urbain à 25 millions de passagers par an

Les Verts demandent à la Confédération de calculer les coûts externes qu’impliquerait une infrastructure aéroportuaire urbaine transportant 25 millions de passagers par an et de les prendre en compte dans les scénarios à élaborer, les choix opérationnels (horaires, taxes aéroportuaires) et les décisions quant au développement de l’aéroport. D’après une étude de l’association Noé21, les coûts climatiques s’élèveraient à 202 millions de francs annuels pour le trafic aérien à Genève et la perte de valeur des biens immobiliers de la commune de Versoix, par exemple, à 325 millions de francs.

Les Verts rappellent que les choix politiques tendent à favoriser le trafic aérien pour des raisons économiques au détriment d’autres considérations

Il importe de faire preuve de cohérence et d’appliquer dans la politique aéronautique les différents objectifs fixés dans les autres politiques publiques, notamment en faveur de la santé et de l’environnement. Les Verts genevois demandent également à la Confédération de geler l’adoption de la fiche PSIA jusqu’au vote sur l’initiative « pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève ». Les citoyennes et citoyens genevois auront en effet l’opportunité de se prononcer sur cet arbitrage. Ce choix doit impérativement être pris en compte dans l’élaboration de la fiche PSIA.

Les Verts attirent l’attention sur les enjeux liés à la limitation du bruit. Les nuisances sonores représentent un poids important, souvent occulté, sur la santé de la population concernée

Les Verts genevois demandent à la Confédération de revoir sa méthode de calcul et de vérification des courbes de bruit. Il paraît essentiel de prendre davantage en compte les pics de bruit et le bruit réverbéré. Les Verts demandent que des mécanismes de contrôle soient mis en place pour garantir le respect des options retenues (plafonnement bruit de jour et de nuit, horaires…), et que des sanctions dissuasives soient d’ores et déjà prévues en cas de dépassement.

La santé publique ne se monnaie pas

L’OMS indique notamment que le temps de calme nécessaire pour assurer le repos de tout un chacun devrait être de 8 heures. Avec l’activité nocturne actuelle de l’aéroport, ce n’est que 5h30 qui sont « garanties ». Bien que l’initiative ne le mentionne pas en toutes lettres, les Verts exigent une extension de la plage horaire de fermeture de l’aéroport, pendant au minimum 8 heures, qui respecte ainsi la santé de la population riveraine.

Contacts 

Boris Calame, Député, 079 242 21 70

Nicolas Walder, Président des Verts genevois, 079 550 05 13