Le Grand Conseil vote un budget social et laisse l’avenir de la CPEG ouvert
Echo du Grand Conseil de la session des 13, 14 et 15 décembre par Alessandra Oriolo, députée
En seulement 12 heures cette fois-ci, le Grand Conseil dote le canton d’un budget avec 25 millions de plus pour le social et la santé par les amendements déposés par le Conseil d’Etat, historique !
Le budget sans les amendements, prévoyait déjà 37 millions supplémentaires pour la cohésion sociale, +36 millions pour la formation et +23 millions pour la santé. Les amendements déposés par le CE ont permis encore 25 millions supplémentaires répartis entre les HUG (+7 millions), l’IMAD (+ 4,6 millions), l’Hospice général (+7millions), les EMS et le Service de protection des mineurs, des adultes et des infirmières scolaires. 350 postes seront créés dont 177 pour l’instruction publique afin d’assurer la délivrance des prestations à la population. Malgré ces augmentations le budget réussit un excédent de 27,8 millions de francs. Un bilan positif surtout en vue des enjeux majeurs qui nous attendent dont notamment RRFA, la réforme fiscale des entreprises.
Le vote du budget a été facile et fluide malgré des député.e.s quelque peu dépité.es à notre droite. A 22h25 jeudi soir, en plein débat sur la culture, alors que quelques député.e.s de gauche sont à la buvette, le député PLR Serge Hiltpold demande le renvoi en commission du budget. Bien essayé, mais nous sommes au taquet et cela est refusé. Même scénario vendredi matin à 8h01, refusé encore ! La droite et l’UDC se résignent à arrêter l’obstruction parlementaire. Le budget 2019 est plié le vendredi, à 11h59 ! Vous trouverez en annexe ci-dessous les interventions de la députation Verte en plénière du Grand Conseil.
Le plus dur reste à venir : La CPEG, caisse de prévoyance de l’Etat de Genève, dossier brûlant et controversé. Après le retrait du tout premier projet du Conseil d’Etat (projet Longchamp – PL 12188), il restait deux projets en concurrence. Le premier déposé par l’Alternative et le MCG (le PL 12228), soutenu par les syndicats et l’Asloca qui visait le maintien de la primauté de prestations et la recapitalisation de la caisse par l’investissement immobilier dans le PAV. Le nouveau projet du Conseil d’Etat (le PL 12404) conduit pour sa part à une primauté des cotisations, moins favorables aux fonctionnaires, mais plus favorables aux contribuables, que nous sommes toutes et tous.
La députation verte a soutenu unanimement le PL 12228, projet dit de la gauche, comme nous l’avons toujours fait en signant le projet initial et en le votant en plénière. L’abstention ensuite des député.e.s sur le PL 12404 permettait d’assurer un filet au cas où, si référendum était lancé, la population refusait le PL 12228, protégeant ainsi la fonction publique d’une coupe de 10% de ses retraites.
Le peuple tranchera probablement par référendum, ce qui n’est pas moins démocratique. Si ce n’est pas le cas, le projet de la gauche (PL 12228) ayant reçu plus de « oui » (52) que le projet du Conseil d’Etat (seulement 47) devrait, à mon avis, être celui qui sera promulgué par le Conseil d’Etat.
Dans l’intervalle, il est temps pour les Verts de monter d’autres coalitions, pour faire émerger des solutions pour les retraites, qui soient à la fois pérennes et durables.
Je vous invite à lire l’intervention du député Jean Rossiaud, en plénière du Grand Conseil, pour comprendre la vision des Verts sur cette réforme et, plus largement, sur le système du 2e pilier.