Les Verts regrettent que le Conseil des Etats ait rejeté mardi 9 mars 2016 l’initiative populaire « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire ». La semaine dernière, le Conseil national – à l’instar de son homologue des Etats – a refusé des mesures de sécurité supplémentaires pour les vieilles centrales. C’est une décision irresponsable qui expose la population à des risques inacceptables. Notre initiative pour la sortie du nucléaire est donc plus nécessaire que jamais. Elle réclame une durée d’exploitation de 45 ans au maximum puis le remplacement du nucléaire par des économies d’énergie, l’efficience énergétique et les énergies renouvelables. Cet automne, le peuple aura la possibilité de corriger la décision dangereuse du Parlement, en disant Oui à notre initiative.

Le vendredi 11 mars marque les cinq ans de la catastrophe nucléaire à Fukushima. Le Parlement n’en a visiblement rien appris. Non seulement il refuse toute limitation de la durée de fonctionnement des centrales, mais il ne veut pas d’une sécurité accrue pour le parc nucléaire paléolithique de notre pays. La série d’événements récents montre pourtant clairement que les risques nucléaires ne sont pas maîtrisables, même chez nous :

  • Le Conseil national ignore les recommandations de l’IFSN : en supprimant la marge de sécurité supplémentaire pour les vieilles centrales. Ce sont des parallèles inquiétants avec Fukushima, où les économies en matière de sécurité ont été fatales.
  • Le lobby nucléaire veut faire porter les risques à l’Etat : Selon leur plan de bataille, les bénéfices seraient engrangés par les exploitants des centrales, tandis que les risques seraient reportés sur la Confédération. Au lieu de prêter main forte pour une sortie programmée de l’énergie nucléaire, comme le réclame l’initiative, les compagnies poursuivent leur chasse au profit à court terme et exposent la population à des risques inconsidérés.
  • Tactique de dissimulation autour de l’incident de la centrale de Fessenheim : les Verts exigent du Conseil fédéral qu’il s’engage à faire arrêter immédiatement ce réacteur obsolète.

Le vendredi 18 mars, les Chambres passeront au vote final sur l’initiative pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire. Le Conseil fédéral aura ensuite 10 mois pour la soumettre au peuple et aux cantons, ce qui donnera la possibilité au peuple suisse de corriger les décisions parlementaires irresponsables cet automne.