Rappelons que notre initiative propose un prélèvement de 0,5% sur la part des grosses fortunes qui dépasse 3 millions, ceci pendant une durée de 10 ans. Elle atténue aussi les effets du « bouclier fiscal » qui dispense indument les multimillionnaires de s’acquitter de leur juste part de l’impôt. Le contre-projet du Conseil d’État envisage de réduire la durée de prélèvement de l’impôt de 10 à 5 ans. Si nos organisations se félicitent que le Conseil d’État ait confirmé l’intérêt et la pertinence d’instaurer une plus grande solidarité de la part des grandes fortunes de notre canton, elles regrettent que le Conseil d’Etat ne soutienne pas pleinement notre initiative. En réduisant la durée du prélèvement par deux, l’Etat se priverait de la moitié des recettes escomptées, qui étaient déjà modestes en regard des besoins.

Les très grandes fortunes du canton de Genève ont triplé au cours de ces sept dernières années (un record suisse !). Au même moment, la grande majorité de la population voyait leur salaire et leur retraite stagner. Il s’agit donc de demander aux plus riches parmi les plus riches un petit effort temporaire de solidarité dans l’intérêt de toutes et tous.

En même temps, notre initiative propose de tripler les déductions sociales sur la fortune afin de réduire l’imposition qui pèse sur les petits épargnants, les petits propriétaires et l’outil de travail des artisans.

A l’heure où les conséquences de la crise du Covid, de la guerre en Ukraine et de la montée de l’inflation vont immanquablement péjorer les comptes des collectivités publiques, notre initiative est plus que jamais la bienvenue. Elle devrait rapporter plusieurs centaines de millions supplémentaires à la collectivité pour permettre le maintien du financement de prestations sociales indispensables, notamment des subsides d’assurance maladie, que la droite entend remettre en cause.

Ces recettes supplémentaires permettront aussi de défendre des services publics de qualité répondant aux besoins de la population dans les domaines de la santé (HUG, soins à domicile), des EMS, de la formation, des transports, du logement, etc. ainsi que de se donner la capacité d’investir dans la nécessaire transition écologique, notamment dans la rénovation énergétique des bâtiments et les transports publics.

Nous ne doutons pas que le corps électoral votera OUI à cette petite contribution temporaire des plus riches en faveur du bien commun.

Comité unitaire Pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes

  • Pierre Eckert, Les Vert-e-s
  • Sylvain Thévoz, Parti socialiste
  • Jean Batou, Résistons ! – Ensemble à gauche
  • Bernard Clerc, SolidaritéS – Ensemble à gauche
  • Françoise Weber, Cartel intersyndical du personnel de l’État
  • Tobia Schnebli, Parti du Travail
  • Davide De Filippo, CGAS