Par Antonio Hodgers, conseiller d’Etat en charge du département du territoire

Lors de la préparation du budget 2021 par le Conseil d’Etat, j’ai sollicité deux modestes postes supplémentaires (sur les 350 proposés pour l’ensemble de l’Etat) pour mettre en œuvre le plan biodiversité nouvellement adopté[1]. « La protection des têtards n’est pas la priorité » me suis-je vu répliquer, comme si j’étais un écolier intervenant de manière impromptue dans une sérieuse discussion d’adultes. Voilà comment ce document structurant, fort de  117 actions, et agissant sur l’un des enjeux planétaires les plus marquants de notre époque, à savoir la sixième extinction de masse des espèces, n’est en rien un acquis au sein même du gouvernement.

Au moment de leur adoption, le plan biodiversité, comme le plan climat ou d’autres documents en faveur de l’environnement, n’ont pas été contestés. Les écologistes ont largement gagné le débat des idées. Sur le principe. Or, ces documents ne sont en tant que tel que du papier ; il est urgent de les transformer en actions. Cela veut dire dégager des moyens et procéder à des arbitrages.

C’est exactement le rôle d’un gouvernement. Mettre en œuvre les lois, les programmes et fixer des priorités dans un contexte de ressources (financières) limitées. Un renforcement de la présence des Verts au sein du Conseil d’Etat est donc aujourd’hui plus nécessaire que jamais. Nous devons être toutes et tous uni.e.s derrière Fabienne pour faire basculer la majorité et ainsi permettre au gouvernement de changer de cap.

PS: j’ai finalement obtenu les deux postes pour la biodiversité. Ne jamais sous-estimer les têtards…

[1] https://www.ge.ch/document/7302/annexe/1