Hier soir, jeudi 20 mai 2021, le groupe des Vert-e-s a demandé au Grand Conseil de discuter d’un projet de loi constitutionnelle (PL 12579 A) visant à inscrire l’urgence climatique et la protection de la biodiversité dans la Constitution genevoise. Cette discussion a été refusée par une majorité du Grand Conseil.

Par leur position, le PLR, le PDC, l’UDC et le MCG ont simplement nié l’importance de débattre du sujet. Ce refus d’entrer en matière, qui avait déjà été notifié en commission, empêche toute discussion sur les principes proposés dans ce Projet de Loi. A l’heure où de plus en plus de partis disent se préoccuper des enjeux environnementaux, leur vote sur ce texte vient mettre une lumière crue sur leurs contradictions entre leur discours et leurs actes.

Alors que des manifestations pour le climat auront lieu, aujourd’hui, dans toute la Suisse, le Grand Conseil aurait eu l’occasion de réitérer son engagement en faveur d’objectifs climatiques clairs et ambitieux. L’inscription dans la Constitution genevoise de l’urgence climatique et de la protection de la biodiversité aurait donné un signal fort à la population et aux jeunes qui se mobilisent pour la protection de notre planète. Cela aurait pu permettre d’engager des recours, en cas de violation avérée de ces principes.

Le texte invitait les communes et les institutions de droit public à élaborer des plans d’action contribuant à l’objectif de neutralité carbone pour 2050. Les caisses de pension, dont certains investissements contribuent activement aux dérèglements climatiques, auraient également été concernées. Il demandait, par ailleurs, à ce que les montants dégagés par le désinvestissement des produits carbonés soient réinvestis dans des politiques publiques propres à réduire les gaz à effet de serre, tout en étant socialement responsables. Ce dernier point permettrait une réorientation importante des flux financiers.

Enfin, il soulignait également la perte massive de biodiversité constatée en Suisse et dans le monde. Sur ce dernier point, la Suisse et le Canton de Genève ont du retard à rattraper et des efforts substantiels doivent être consentis.

Les dérèglements climatiques et la perte de biodiversité resteront des enjeux majeurs pendant tout ce XXIe siècle. Inscrire leur protection dans la Constitution est ainsi totalement justifiée.

Les Vert-e-s genevois-es prennent donc note, avec regret, de cette occasion ratée de débattre de ces sujets majeurs. A l’heure où de nombreux partis suisses, de gauche ou de droite, défendent la Loi CO2 soumise à votation en juin, nous rappelons que l’urgence climatique doit être traduite urgemment et concrètement en actes et ne pas rester des intentions de principe pour le canton de Genève.