Les Vert-e-s genevois-es déposent une loi canicule aux chambres fédérales
En bref
Alors que notre pays a vécu son mois de septembre le plus chaud jamais enregistré depuis le début des mesures en 1864, les élu-e-s Vert-e-s Delphine Klopfenstein Broggini, Nicolas Walder et Isabelle Pasquier-Eichenberger interviennent à Berne pour que la Suisse se dote de mesures urgentes à déclencher automatiquement dès les seuils canicule atteints.
Cet article a été publié le 29 septembre 2023 dans le média 20 minutes.
Ne pas répéter les erreurs de la gestion du Covid pour celle des canicules: jeudi, trois élus genevois au Conseil national ont chacun déposé un texte pour que la Suisse se dote d’une «loi canicule», celles-ci étant appelées à devenir plus fréquentes et intenses. L’idée est que, en collaboration avec MétéoSuisse, un panel de mesures urgentes soient prévues pour être automatiquement déclenchées dès que le seuil canicule est atteint (voir la motion ICI). Ainsi, on évite les cas où il y a autant de règles que de cantons, comme cela s’est vu pendant la pandémie.
Nicolas Walder (Vert/GE) demande dans un postulat qu’un rapport soit pondu pour analyser différentes pistes. «Des mesures telles que la fermeture ou la réduction des horaires des écoles, la limitation du trafic routier et aérien ou l’aménagement des conditions de travail par secteur d’activité sont des mesures qui mériteraient d’être coordonnées au niveau national en fonction de la force et de la durée des périodes de canicule», dit-il, mentionnant en outre la possibilité d’introduire le chômage partiel et les RHT quand cela s’y prête.
Rendre la vie supportable au maximum
La Suisse serait sans doute à l’avant-garde, aucun pays n’ayant de plan national avec des mesures qui vont au-delà des seules recommandations de comportement. «Nous avons des politiques en Suisse et en Europe qui n’anticipent pas assez, on est bien trop souvent dans la réaction, on doit changer la tendance», abonde Delphine Klopfenstein Broggini (Verte/GE), qui dépose une motion.
«L’objectif n’est pas de réduire l’autonomie des cantons, mais de rendre la réponse aux périodes caniculaires plus cohérente et efficace», ajoute Nicolas Walder. Les mesures tendent surtout à rendre la vie au quotidien plus supportable, autant que faire se peut. Par exemple, restreindre le trafic routier et aérien vise surtout à apaiser les nuits et à limiter la pollution, amplifiée par la chaleur et l’air sec qui l’accompagnent en général en Suisse. Dormir est déjà bien assez compliqué quand il fait trop chaud pour supporter encore les nuisances sonores de la mobilité motorisée. Le Conseil national est appelé à voter ultérieurement sur les trois textes.
Aussi sur le long-terme
Outre des mesures urgentes à déclencher quand la chaleur est là, Berne est invité à analyser comment rendre les villes moins chaudes sur le long terme (voir le postulat ICI). Quiconque se balade en ville en période de canicule comprend vite le concept d’îlot de chaleur. «C’est à travers les infrastructures que les villes peuvent le plus souvent agir, notamment en augmentant les zones de verdure, en créant des bâtiments végétalisés, en ajoutant des points d’eau, en ombrageant les cheminements piétonniers et les places», note Isabelle Pasquier-Eichenberger (Verte/GE). Elle demande via un postulat à ce que la Confédération lui dise comment elle prévoit de soutenir les villes dans leur combat contre la chaleur excessive.