Notre identité nationale est menacée par deux idéologies. Les néo-libéraux minent le contrat social en refusant une meilleure répartition des richesses et en voulant bannir toutes les mesures protégeant l’économie locale ou l’environnement, tous deux vitaux pour les Suissesses et les Suisses. Les nationalistes d’extrême droite minent le contrat social en ne pensant la Suisse qu’en opposition aux autres et dans l’isolationnisme, entrainant conflits, souffrances et discriminations. Les Verts considèrent qu’il existe une troisième voie qui elle seule est porteuse d’avenir. Une voie qui s’ancre sur notre histoire tout en répondant aux défis actuels.

Cette voie consiste à réaffirmer notre pacte citoyen en le basant sur un nouveau contrat social comprenant trois axes essentiels à notre pays : environnement, justice sociale et coopération internationale. Ces axes sont aujourd’hui en péril alors même qu’ils représentent les valeurs cardinales de la Suisse et ce depuis sa création :

  • Des qualités paysagère et environnementale exceptionnelles
  • Un Etat inclusif
  • Un pays ouvert sur le monde

L’environnement : A l’instar des glaciers qui très rapidement disparaissent, le réchauffement climatique et la chute de la biodiversité portent gravement atteinte à ce qui a toujours fait la fierté de nos concitoyens : des paysages magnifiques et un environnement sain pour une qualité de vie exceptionnelle. Les Waldstätten étaient prêts à mourir pour leurs terres. A nous de leur rendre hommage en sauvant ces mêmes terres des prédateurs. En faisant de la lutte contre les changements climatiques et de la préservation de notre faune et flore des priorités nationales, quitte à remettre en cause notre société de surproduction et surconsommation et donc le dogme de la croissance infinie.

La justice sociale : Sur la plaine du Grütli, ce sont des individus égaux en droits et prêts à se sacrifier pour l’intérêt général qui ont signé le pacte. Ils avaient bien compris déjà à l’époque que la diversité n’était pas un danger mais bien plutôt une opportunité. Le pacte confédéré de 1291 évite en effet toute référence à la création d’un pays avec un seul peuple, religion ou langue marquant ainsi le désir de fonder un Etat fondamentalement inclusif. Aujourd’hui, une minorité de citoyens accapare la majorité des ressources de notre pays. Par ailleurs, c’est une majorité de nos habitant-e-s (femmes, homosexuels, requérants d’asile, …) qui subit régulièrement des discriminations.

Les Verts demandent de légiférer pour que notre société soit bien plus inclusive, humaine et égalitaire avec, entre autres, l’introduction d’une fiscalité beaucoup plus redistributive et d’un Revenu de Base Inconditionnel. Seules de telles mesures permettront de retrouver dans nos liens sociaux l’esprit de nos fondateurs.

L’ouverture sur le monde : Nos fondateurs avaient également bien conscience de la situation particulière de la Suisse, carrefour au cœur de l’Europe. Et s’ils n’ont pas voulu imposer de religion, langue ou peuple, c’est aussi qu’ils savaient que le développement de notre pays était intrinsèquement lié à celui de nos voisins. L’entrée de nombreux cantons dans la Confédération s’est d’ailleurs faite sur la base d’accords bilatéraux. La Suisse s’est ainsi créée et a su prospérer durant tous ces siècles grâce aux accords internationaux qui ont protégé notre pays et ses habitant.e.s  tout en nous offrant de nombreuses opportunités. Car les petites nations ont un intérêt évident à bénéficier d’un cadre juridique contraignant. Par ailleurs, alors que les Waldstätten s’expatriaient chez nos puissants voisins pour assurer leur subsistance et celle de leur famille, ce sont, au cours des siècles qui suivirent, plusieurs millions de migrants, nos ancêtres, qui sont venu participer au développement de notre pays.

Cette ouverture au monde fait bien partie de notre ADN et est la clé de notre qualité de vie actuelle. Ce n’est dès lors pas un hasard si Genève abrite le siège d’autant de prestigieuses organisations. Nos ancêtres l’avaient bien compris, eux qui ont privilégié la neutralité, et donc la diplomatie, à la conquête guerrière. L’ouverture au monde, l’humanisme et la coopération internationale, à l’instar de l’adhésion à l’Union Européenne pour y défendre une Europe plus écologique et sociale, doivent être réaffirmées comme des orientations fortes de notre contrat social.

A l’heure où notre pays et ses valeurs sont régulièrement détournés par les courants ultra-libéraux et néo-conservateurs pour légitimer leurs idéologies destructrices et que nos concitoyen.e.s, contraint.e.s de choisir entre la peste et le choléra, en viennent à déserter les urnes, les Verts entendent en ce jour de fête nationale défendre une vision progressiste, humaniste et responsable pour la Suisse en réclamant un renouveau du contrat social qui honorera l’esprit de nos fondateurs