Par Delphine Klopfenstein Broggini, Nicolas Walder et Isabelle Pasquier-Eichenberger, élu-e-s au Conseil national

Dans la loi canicule que nous déposerons à la session de septembre, le Conseil fédéral sera chargé de déclencher des mesures urgentes dès les seuils caniculaires atteints et dépassés. Ces seuils seront définis au niveau national avec un indicateur thermique et en collaboration étroite avec Météo Suisse. La canicule est un danger pour les humains, les animaux, l’environnement et les infrastructures. Des températures élevées peuvent porter atteinte à la santé, ce sont non seulement des températures maximales quotidiennes, mais aussi des températures nocturnes élevées. Si nous avons défini aujourd’hui des seuils d’alerte aux particules fines ou à l’ozone au niveau du pays, il semble évident que les périodes de canicule doivent être officiellement identifiées dans la loi et déclencher immédiatement des mesures urgentes pour protéger la population.

Outre l’instauration d’une loi canicule, nous déposerons un deuxième texte demandant que le Conseil fédéral présente un rapport sur la coordination de mesures urgentes que les cantons et villes devraient mettre en place lorsque les seuils canicules seront atteints. Cela pourrait par exemple concerner des fermetures d’écoles, des réductions d’heures de travail ou encore à des limitations du trafic routier et aérien. 

Nous demanderons également que la confédération contribue à l’effort en soutenant les entreprises et les habitant.e.s avec par exemple la gratuité des trains, l’octroi d’aides et de prêts sans intérêts aux entreprises ou encore l’activation des RHT pour les employé.e.s ou les parents qui seraient contraint.e.s de rester à la maison.

La canicule fait partie des risques majeurs identifiés par la Confédération. C’est pourquoi, avec l’accélération du réchauffement, il faut aussi s’assurer que la planification urbaine priorise, dans tous les aménagements, la lutte contre les ilots de chaleur et les mesures d’adaptations pérennes pour que nos villes restent vivables. De telles mesures d’adaptation pourraient comprendre par exemple la végétalisation et l’arborisation des villes mais aussi l’aménagement de facilités tels des points d’eau potable ou des bancs en suffisance.  

C’est pourquoi la troisième partie de ce projet demande au Conseil fédéral de présenter un rapport sur les mesures à mettre en œuvre dans les villes – et le soutien qu’il pourrait octroyer à cet effet – afin de faciliter l’adaptation et de limiter la nécessité d’activer par la suite les mesures urgentes. 

La fréquence et l’intensité des périodes de canicules rendent urgent l’adoption d’une telle loi.