Oui à l’initiative populaire « Pour une économie responsable respectant les limites planétaires (initiative pour la responsabilité environnementale) »
L’essentiel en bref
- Chacun-e a droit à un environnement sain et à une planète saine. L’initiative pour la responsabilité environnementale s’en assure en prescrivant à l’économie de respecter les limites planétaires.
- Riche pays, la Suisse a une responsabilité particulière. Actuellement, nous vivons au détriment des pays du Sud et des générations futures.
- Les limites planétaires sont les limites de résistance de la Terre. Il en existe 9, dont le climat, la biodiversité, le déboisement et la pollution de l’air, de l’eau et des sols. En cas de dépassement, l’équilibre planétaire est irrémédiablement perturbé.
DE QUOI S’AGIT-IL ?
Notre manière de gérer nos ressources naturelles est injustifiable : si toute la planète vivait comment la population suisse, nous dépasserions les limites de résistance de la planète. Par conséquent, il faut que l’économie respecte les limites planétaires.
Le Stockholm Resilience Centre a fait connaître la notion de limites planétaires en 2009[1]. Des scientifiques ont défini 9 processus essentiels au fonctionnement de la Terre et leurs limites biophysiques, à ne pas dépasser pour garantir la coexistence Humanité – Terre. Faute de quoi, on risque de détruire irrémédiablement des milieux naturels. Actuellement, nous en dépassons 6 ou sommes en passe de le faire : le réchauffement climatique, l’érosion de la biodiversité, l’utilisation du sol, la consommation d’eau douce, les apports d’azote et de phosphore ainsi que d’autres pollutions chimiques. Les conséquences de ces dépassements sont connues, à commencer par les extrêmes météorologiques de plus en plus fréquents et un effondrement de la biodiversité. En cas de dépassement, on atteint plus rapidement des points de rupture accélérant alors les processus de destruction de l’environnement.
L’initiative pour la responsabilité environnementale entend faire de la capacité de régénération de la nature le cadre de l’économie suisse. Les activités économiques doivent prendre en considération la nature et ne consommer qu’autant de ressources ou n’émettre qu’autant de polluants que la nature peut supporter, afin de préserver nos conditions existentielles. Elle garantit ainsi qu’éviter de déstabiliser notre environnement devienne LA priorité de notre société.
Si le Conseil fédéral reconnaît la problématique, il recommande cependant de rejeter l’initiative, car il ne voit pas la nécessité d’en faire plus et ne propose aucun contre-projet. Au Parlement, un contre-projet direct a été déposé : il reprend le principe de l’initiative, tout en laissant plus de marge de manœuvre pour sa concrétisation. Tant l’initiative que le contre-projet ont été rejeté par une majorité similaire.
L’initiative est soutenue par plus de 80 scientifiques de différentes disciplines[2] et par des organisations, notamment environnementales[3].
ARGUMENTS-CLÉS DES VERT-E-S
NOTRE RESPONSABILITÉ VIS-À-VIS DES GÉNÉRATIONS FUTURES
Actuellement, nous vivons au détriment des pays du Sud et des générations futures, qui sont touché-e-s par l’impact du réchauffement climatique, notre gestion des ressources et un environnement déstabilisé, si nous dépassons les limites planétaires. Notre société donne plus d’importance à la croissance économique et à la prospérité monétaire de notre pays qu’à l’état de notre planète. Mais c’est oublié que nous avons une responsabilité envers les populations du Sud et les générations futures.
En effet, chacun-e a droit à un environnement sain et à une planète saine. L’initiative pour la responsabilité environnementale s’en assure en prescrivant à l’économie de respecter les limites planétaires.
ACCEPTATION ET IMPACT SOCIAUX
L’initiative, une fois acceptée, ancre dans la Constitution fédérale l’obligation de mener des activités économiques sobres en ressources dans les limites planétaires. Elle stipule notamment que la Confédération et les cantons tiennent compte de l’impact social lors de sa mise en œuvre, en concevant des mesures de manière à ce que les personnes ou entreprises aisées assument une plus grande responsabilité. Inversement, les revenus modestes ne doivent pas être davantage grevés. Lors de sa mise en œuvre, Confédération et cantons soutiennent les PME, car celles-ci ont moins de moyens pour se transformer. Mais il est essentiel pour notre économie qu’elles restent concurrentielles et créent des emplois. L’initiative va donc changer notre vie tant sociale qu’économique avec le soutien de la Confédération et des cantons et mettre sur pied une économie sobre en ressources. En donnant LA priorité à l’environnement, en protégeant revenus modestes et PME et en créant des emplois dans des secteurs durables, cette disposition constitutionnelle rend acceptables les mesures pour protéger le climat et pour que notre économie ménage les ressources.
MALGRÉ L’URGENCE ENVIRONNEMENTALE, LE CONSEIL FÉDÉRAL NE FAIT RIEN
Nous vivons une urgence climatique. La Terre se réchauffe, les extrêmes météorologiques se multiplient, la biodiversité disparaît et nos ressources naturelles se raréfient : nous avons mis le cap vers une déstabilisation irréversible de notre environnement et donc de nos conditions existentielles. Le Conseil fédéral affirme que les mesures prises jusqu’ici suffisent et recommande de rejeter l’initiative, alors même que son action ne tient pas compte de l’urgence. Les lacunes de la politique climatique suisse par exemple correspondent à un réchauffement terrestre de 2°C à 3°C[4]. De plus, la biodiversité en Suisse est dans un état insatisfaisant et s’érode à tous les niveaux[5]. Par conséquent, les mesures actuelles sont loin de suffire pour garantir nos conditions existentielles et l’initiative pour la responsabilité environnementale est impérative.
[1] www.stockholmresilience.org/research/planetary-boundaries.html
[2] https://responsabilite-environnementale.ch/supporters/
[3] https://responsabilite-environnementale.ch/supporters/#st
[4] climateactiontracker.org/countries/switzerland/
[5] https://www.bafu.admin.ch/bafu/fr/home/themes/biodiversite/info-specialistes/etat-de-la-biodiversite-en-suisse.html