Par Delphine Klopfenstein Broggini, présidente des Vert.e.s genevois.e.s et conseillère nationale

Nous sommes la première génération à ressentir clairement les conséquences de la crise climatique et certainement la dernière à pouvoir encore l’empêcher. La Suisse, avec son arc alpin est à la fois violemment touchée par le changement climatique mais elle est aussi fortement responsable des émissions de CO2, liées notamment aux secteurs des transports terrestre et aérien, du bâtiment ou de sa place financière. Protéger le climat aujourd’hui coûte moins cher que les conséquences du dérèglement climatique. L’OCDE, l’Organisation internationale de coopération et de développement économiques, estime des pertes économiques allant jusqu’à 10% du PIB dans ses Etats membres si nous n’agissons pas. En revanche, mettre en place des mesures pour limiter le réchauffement à 2 °C représenterait environ 1 % du PIB. Il faut donc agir maintenant avant qu’il ne soit trop tard et enrayer aujourd’hui le risque d’évolutions incontrôlées, irréversibles et coûteuses. Si la loi CO2 ne permettra pas à elle seule de répondre à l’urgence climatique, elle apporte sans conteste des pierres à l’édifice :

  • La diminution de 50% des émissions de CO2 par rapport à 1990, dont les ¾ en Suisse d’ici à 2030.
  • L’assainissement du parc automobile: dès 2030, les voitures neuves devront consommer deux fois moins d’essence qu’aujourd’hui.
  • L’augmentation de 10 centimes le litre d’essence: les émissions sont compensées à 90% par des projets à l’étranger et en Suisse.
  • L’augmentation de la taxe incitative CO2 sur le mazout de 120 à 210 .-/tonne de CO2 : les deux tiers de la recette de la taxe seront redistribués à la population et aux entreprises tandis que le tiers restant alimentera le programme d’assainissement des bâtiments.
  • La fin programmée des chauffages à mazout: dès 2023 lors de remplacement de chauffage.
  • Une taxe incitative sur les billets d’avion de 30 à 120 francs et sur les vols en jets privés de 500 à 5’000 francs : la moitié de ces taxes sera redistribuée « cash » à la population et l’autre moitié alimentera un fond climat.
  • La création d’un fond climat: il permettra notamment de financer le développement des énergies renouvelables, les trains de nuit ou l’adaptation au réchauffement climatique.
  • Des finances plus durables: l’évaluation des risques climatiques des flux financiers de la Banque Nationale Suisse et de la FINMA.

La loi CO2 pose donc les jalons d’une politique climatique nécessaire et urgente. Oui à la loi CO2 le 13 juin prochain.