L’Amazonie brûle et le Conseil fédéral nous concocte un traité de libre-échange qui ne fera qu’encourager la déforestation. A Genève, les mesures de lutte contre le réchauffement climatique tardent. Les jeunes réfugié.e.s ne reçoivent pas une prise en charge de qualité, tandis que les personnes déboutées se voient abandonnées à leur sort, parfois pendant plusieurs années. Les Verts genevois, suivis de la majorité du Grand Conseil, corrigent le tir, en envoyant une résolution à Berne et trois motions au Conseil d’Etat.

Alors que l’Amazonie, poumon d’oxygène et de biodiversité de notre planète, est en flamme, le Conseil fédéral présente le traité de libre-échange avec le Mercosur, pour encourager les importations de viande et de soja qui détruisent la forêt. Ce traité ne contient que de très faibles mécanismes de contrôle et de sanctions en cas de violations des engagements pris par les Etats concernés en matière sociale et environnementale. Il est pourtant crucial de faire en sorte que les garanties minimales de protection de l’agriculture locale et de lutte contre la déforestation, notamment, soient assurées. Les Vert.e.s sont donc intervenu.e.s fin août de manière coordonnée dans plusieurs parlements. Elles et ils ont demandé que leurs cantons respectifs s’engagent auprès des autorités fédérales pour que le traité de libre-échange avec le Mercosur soit soumis à un référendum facultatif. Hier, la majorité du Grand Conseil a partagé l’inquiétude des Vert.e.s et a soutenu la résolution déposée par Delphine Klopfenstein Broggini.

Les Vert.e.s genevois.e.s se réjouissent par ailleurs du soutien apporté aujourd’hui par la majorité du Grand Conseil à deux motions Vertes touchant au droit d’asile. La première, déposée par Marjorie de Chastonay, vise l’accompagnement des requérant.e.s d’asile mineur.e.s non accompagné.e.s (RMNA). Une fois passés à l’âge adulte, les ex-RMNA sortent du dispositif de prise en charge des mineurs et se retrouvent très vite sans accompagnement social, sanitaire et pédagogique. A Genève, ils et elles étaient 256 dans cette situation en septembre 2018. Or, les expert.e.s dans le domaine préconisent d’éviter une coupure si brutale et de maintenir les prestations prévues par les politiques de l’enfance et de la jeunesse jusqu’à 25 ans. La motion enjoigne donc le Conseil d’Etat à assurer un accompagnement sociopédagogique de qualité des ex-RMNA jusqu’à l’obtention d’une formation certifiante ou jusqu’à 25 ans.

Lorsqu’une demande d’asile est rejetée ou qu’une admission provisoire est retirée, la personne concernée n’est plus autorisée à travailler ou à terminer son apprentissage. Or, parmi les personnes déboutées de l’asile, une grande partie ne quittera pas le territoire avant plusieurs années : pourquoi retirer les repères que peuvent constituer le travail ou la formation et forcer le passage au régime de l’aide d’urgence, extrêmement précarisant ? La motion de David Martin, renvoyée aujourd’hui au Conseil d’Etat, lui demande de prendre langue avec les autorités fédérales en vue de prolonger l’autorisation de travailler ou de se former lorsque le renvoi est irréalisable. La menace de renvoi étant épuisante et insupportable sur le long-terme, la motion invite également le Conseil d’Etat à demander un permis de séjour au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) pour les personnes déboutées de l’asile qui répondent aux critères de régularisation, conformément à l’article 14 de la LAsi.