Par Lisa Mazzone, conseillère aux Etats

Partout, nous faisons des efforts pour réduire notre empreinte climatique. Partout, sauf dans le trafic aérien de l’aéroport. Alors que le nombre de passagères-ers a plus que doublé ces quinze dernières années, rendant la vie impossible aux dizaines de milliers de personnes qui habitent à proximité, on planifie une augmentation de 17% des vols d’ici 2030. Objectif : 47 mouvements par heure, avec des vols de 6h à minuit. Le bruit nocturne est particulièrement nocif et peut conduire à de graves atteintes à la santé. Et ce développement représente évidemment une augmentation des émissions de CO2 et un air plus pollué. Le trafic aérien ruine ainsi toutes les mesures que nous prenons pour répondre à l’urgence climatique, en matière de bâtiments, de chauffage ou de mobilité terrestre. Il est même devenu le premier contributeur de la facture climatique suisse.

Au lieu de corriger enfin le tir, la Confédération vient de modifier les conditions d’exploitation de l’aéroport de Genève et le territoire sur lequel il est autorisé à faire du bruit au-delà des valeurs limites, pourtant prévues pour protéger la santé. Résultat : l’exploitation débridée est confirmée et l’on entérine un régime d’exception pour l’aéroport, qui peut alors déroger largement aux normes environnementales, en portant atteinte à la santé d’une partie de la population, dont de nombreux enfants. Pour notre canton, c’est aussi le sacrifice de tout un pan de la rive droite, rendu inconstructible par cette décision.

C’est pourquoi 24 communes genevoises, vaudoises et françaises, 34 associations et environ 80 particulières-ers ont saisi le Tribunal Administratif Fédéral afin de protéger la santé des riverain-e-s et faire respecter le droit de l’environnement et les objectifs climatiques.

Mais ce débat ne doit pas se limiter à son volet juridique. Il s’agit de l’avenir de notre région, que nous devons déterminer ensemble.

A vous de jouer : signez et partagez le plus largement possible la pétition « Bruit et désastre climatique à l’aéroport : STOP ! »