[Motion] TSA (troubles du spectre autistique) – STOP à la violence et à la maltraitance au foyer de Mancy et dans toutes les autres institutions ou entités s’occupant d’enfants et de jeunes TSA à Genève – actions urgentes
Marjorie de Chastonay
Motion déposée par Marjorie de Chastonay en février 2022
Texte complet: M 2827
Exposé des motifs
Introduction
« Violences. Enfants privés de nourriture, enfermés, projetés au sol,
laissés dans leurs excréments ou encore traînés d’une pièce à l’autre par leurs
vêtements (…) » Voilà ce que la presse a révélé au grand jour en janvier
2022.
Les troubles du spectre de l’autisme (TSA)
Un trouble du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble du
développement d’origine biologique (neuro-développemental) qui se
manifeste dès la petite enfance. Il touche près d’une personne sur cent, en
majorité de sexe masculin. Le nombre et l’intensité des symptômes varient
selon la personne.
Ce trouble se caractérise par :
- une altération de la communication et des interactions sociales ;
- la présence de comportements, d’intérêts ou d’activités restreints et
répétitifs.
A l’automne 2021, le foyer de Mancy a été au coeur de l’actualité suite à
une affaire de violence et de maltraitance. La commission de contrôle de
gestion s’est autosaisie de la problématique et a communiqué ses
recommandations.
En janvier 2022, le foyer de Mancy est à nouveau au centre d’un scandale
de violence et de maltraitance à plus large échelle. Les médias s’emparent de
l’affaire et la commission de contrôle de gestion s’autosaisit à nouveau et
crée une sous-commission de la commission de contrôle de gestion afin de
faire toute la lumière sur cette « affaire » ou ce scandale.
Une situation explosive
- Des structures inadaptées sans hiérarchie de proximité, sans programme,
sans projet, sans objectif, architecturalement non adaptées et loin des
regards ; - des éducateurs et éducatrices qui fonctionnent en circuit fermé, sans
surveillance, sans possibilité de demander de l’aide ; - des jeunes sans langage, avec des comportements très déroutants qui
peuvent encore être aggravés par les circonstances elles-mêmes ; - pas de projet, pas d’activités, une incompréhension mutuelle, etc.,
telle est la situation qui a explosé au grand jour au foyer de Mancy.
Chronologie des fait
- Juin 2018 : ouverture du foyer de Mancy.
- Mai 2019 : rapport remis au directeur de Mancy sur des maltraitances.
- Eté 2019 : première lettre de parents pour dénoncer les
dysfonctionnements. - Eté 2020 : démission du directeur de Mancy, et la directrice de l’OMP
reçoit le rapport de mai 2019 sur les maltraitances. - Mars 2021 : envoi d’un rapport sur les maltraitances à la direction
générale du DIP. - Automne 2021 : la commission de contrôle de gestion s’autosaisit de
l’affaire du foyer de Mancy. - 10 décembre 2021 : la commission de contrôle de gestion envoie un
communiqué de presse avec des recommandations. - 27 janvier 2022 : le journal Le Temps dévoile en exclusivité les
maltraitances. - 31 janvier 2022 : le journal Le Temps dévoile le cas d’un
empoisonnement suspect. - 31 janvier 2022 : la commission de contrôle de gestion envoie un
communiqué de presse pour informer de la constitution d’une
sous-commission chargée de faire la lumière sur la situation du foyer de
Mancy.
Dans l’attente des toutes les procédures en cours, enquêtes, audits, etc., il
est urgent d’agir. Le temps politique n’est pas le même que le temps
médiatique. Le temps des jeunes qui se trouvent dans ce foyer n’est pas non
plus le même.
Certes, il y a encore tant de choses à dénoncer, à améliorer, à critiquer, et
à réformer, mais, aujourd’hui, l’urgence concerne les enfants et jeunes TSA.
Or, les équipes sont découragées. Il faut, dès lors, leur offrir une vraie
perspective d’amélioration à court terme qui soit inspirante, créative et
motivante. Certes, une vision à moyen-long terme serait de leur proposer une
formation continue obligatoire pour toutes celles et ceux qui travaillent avec
des enfants et jeunes TSA. Mais, aujourd’hui, à très court terme, il faut leur
proposer une aide directe, simple et efficace. Cette aide sera bénéfique pour
les professionnels et, par conséquent, aussi pour les enfants et jeunes TSA.
Offrir une écoute aux collaboratrices et collaborateurs, les consulter sur ce
qu’ils ont envie de changer.
Assurer la protection et l’anonymat effectifs des lanceuses et lanceurs
d’alerte pour libérer la parole.
Offrir des perspectives positives d’améliorations tangibles pour libérer la
parole et protéger les enfants et les jeunes TSA.
Compte tenu de ce qui précède, cette motion invite le Conseil d’Etat :
- à mettre en place le plus rapidement possible une HELPLINE afin de
pouvoir répondre à toutes les questions des professionnels et de leur venir
en aide, si nécessaire ; - à mettre en place une équipe mobile pouvant venir en aide rapidement, si
nécessaire ; - à mettre en place des visites et supervisions de partenaires extérieurs à
l’Etat, tels que les associations de parents et en particulier l’association
Autisme Genève ; - à tout mettre en oeuvre pour protéger l’anonymat des lanceuses et lanceurs
d’alerte.