Par Didier Bonny, député suppléant et président du Forum des sections. Ce texte est paru dans son blog de la Tribune de Genève le 8 septembre. 

Un chèque en blanc de 6 milliards, voilà la proposition soumise par le Conseil fédéral en votation le 27 septembre pour la sécurité aérienne du ciel helvétique. On ne connaît ni le nombre d’avions, ni le type et encore moins le nom du constructeur et son pays d’origine. Rappelons qu’en 2014, la population avait refusé l’achat de 22 avions de type Gripen pour la moitié de cette somme !

Le Conseil fédéral demande donc au peuple suisse de lui faire confiance, de voter la tête dans le sac et sans répondre à des questions, liste non exhaustive, pourtant essentielles :

Quid des frais d’exploitation, d’entretien et de la modernisation des avions, qui s’ajouteraient à leur achat, et qui se monteraient au bout du compte à 24 milliards de francs ?

Quid de l’utilité de ces avions alors qu’on pourrait prolonger l’engagement des F/A-18 jusqu’en 2035 et par la suite investir dans des avions légers bien moins chers que les modèles proposés ?

Quid de la crise sanitaire que nous vivons et qui devraient redéfinir les priorités en termes de dépenses publiques ?

Quid de la transition écologique (les forces aériennes suisses utilisent entre 40 et 45 millions de litres de carburant par année, les émissions de CO2 d’un F/A 18 s’élèvent à 12200 kg par heure de vol, à titre de comparaison un voyage en train Zürich-Paris émet 16kg de CO2 par personne) et des efforts qui sont demandés à toute la population pour la réussir si l’on veut encore pouvoir à l’avenir respirer correctement ?

Trop de questions sans réponses ne peuvent logiquement que déboucher sur un refus d’acheter les yeux bandés ces nouveaux avions de combat !