OUI à la 3ème génération: accès à la naturalisation facilitée pour les Suisses sans passeport
Par Lisa Mazzone, Conseillère nationale
On pourrait les appeler des Suisses sans passeport, car les jeunes étrangers de la troisième génération connaissent généralement bien mieux la Suisse, où ils sont nés, que le pays de leurs grands-parents, qui ont émigré. Il s’agit peut-être de vos camarades de classe, vous qui lisez ces lignes, ou de ceux de vos enfants, de nos voisins, de mes cousins, dont les souvenirs, les relations ou le parcours scolaire sont ancrés dans nos villes et nos villages, de Genève à Sankt Margrethen. Aujourd’hui, nous partageons une communauté culturelle, sociale, économique, mais pas encore citoyenne. Permettre à ces jeunes d’accéder à la naturalisation facilitée, c’est les reconnaître comme compatriotes, eux dont le permis d’établissement n’est pas immuable. Concrètement, cela leur donne accès aux décisions populaires, qui les concernent directement, comme l’avenir des retraites ou des centrales nucléaires.
Que changera cet article ?
Cette modification constitutionnelle, ainsi que la loi d’application déjà adoptée par le parlement, permettent aux jeunes d’avoir accès jusqu’à 25 ans à une naturalisation facilitée. Ils n’auront plus besoin de prouver leur intégration, comme pour la naturalisation ordinaire, flanquée d’un examen linguistique ou d’une audition. Les procédures seront ainsi plus rapides, moins bureaucratiques et certainement moins onéreuses. Ce cadre constitutionnel fédéral assure en outre une égalité de traitement sur l’ensemble du territoire, puisque de nombreux cantons prévoient d’ores et déjà une procédure facilitée.
Nous comptons sur vous
Après huit ans de pérégrinations parlementaires, ce pas – petit mais essentiel – doit passer le cap de la double majorité, du peuple et des cantons. Nous avons besoin de vous pour convaincre un maximum de personnes de ne pas manquer ce rendez-vous important pour la cohésion de notre pays, en reconnaissant tous ses enfants.