Par Louise Trottet, vice-présidente des Vert-e-s genevois-es et médecin

Le don d’organes est un sujet éminemment sensible, au carrefour de la santé et de l’éthique.

Chaque semaine en Suisse, ce sont en moyenne deux personnes qui perdent la vie faute d’organe disponible. Deux personnes le plus souvent atteintes d’une maladie chronique qui est le produit de l’injustice. La plupart d’entre elles, plus de 1100 patients à l’heure actuelle, a besoin d’un nouveau rein. L’insuffisance rénale a de multiples causes, entre différentes maladies auto-immunes qui sont le fruit de la pure malchance, et les maladies de société qui touchent – on le sait- de manière prédominante les populations à revenu plus modeste. Dans certains cas, l’entourage vivant peut faire office de donneur-euse, mais avec des risques de moins bonne compatibilité suivant les cas, et des enjeux relationnels et éthiques indéniables.

La modification de la loi sur la transplantation est un réajustement subtil mais essentiel vers plus d’organes disponibles pour nos concitoyennes et concitoyens en ayant urgemment besoin. Le changement majeur, c’est qu’il n’y a plus besoin d’avoir formulé explicitement un consentement au don d’organes de son vivant pour être considéré comme donneur-euse d’organes potentiel-le. En l’absence du refus explicite de sa famille, une personne décédée peut ainsi être considérée comme donneuse d’organes. En revanche, si aucun document attestant la volonté de la personne concernée n’est disponible et si aucun proche n’est joignable, aucun organe ne pourra être prélevé. Cette fine modification change significativement le nombre d’organes à disposition pour le don; de nombreuses vies pourront être sauvées grâce elle. Le 15 mai, c’est donc avec détermination et émotion que je vous invite à voter OUI à la modification de la loi sur la transplantation.