Oui à l’initiative Biodiversité
En bref
- La biodiversité va mal, à l’échelle mondiale et en particulier chez nous : la Suisse fait partie des lanternes rouges en la matière. L’initiative biodiversité entend inverser la tendance, en consacrant davantage d’espaces et de moyens financiers à la diversité des espèces et aux milieux naturels.
- L’initiative biodiversité est nécessaire car le Conseil fédéral ne prend pas les mesures qui s’imposent et le Parlement met la tête dans le sable en prétendant qu’il n’y a pas de problème : il n’a donné aucune chance à des mesures rapidement réalisables et efficaces sous forme de contre-projet indirect.
- Une nature saine est vitale pour la population également. Elle nous permet de produire des aliments, nous protège contre certains dangers, tels qu’avalanches ou inondations et contribue à nous adapter au réchauffement climatique. Sans oublier qu’elle lie le carbone dans la biomasse, ce qui réduit la teneur en CO2 de l’atmosphère.
De quoi s’agit-il ?
La biodiversité recule de manière alarmante. Plus d’un tiers des espèces animales et végétales sont menacées en Suisse malgré nos efforts pour protéger la nature. L’extinction des espèces se poursuit inexorablement avec la disparition des milieux naturels. À l’international, notre pays fait partie des lanternes rouges en matière de biodiversité et a un des taux les plus élevés d’espèces menacées des pays de l’OCDE.
L’initiative biodiversité veut inverser la tendance et ancrer dans la Constitution fédérale une protection renforcée de la biodiversité, en lui mettant à disposition davantage d’espaces et de moyens financiers.
Lancée en 2019, l’initiative biodiversité est soutenue par une large alliance d’organisations qui s’engagent en faveur de la protection de la nature et du paysage[1]. Le Conseil fédéral la rejette, mais il lui avait opposé un contre-projet indirect reprenant ses revendications. Cependant, le Parlement a rejeté toute contreproposition, alors que les initiant-e-s étaient prêt-e-s à retirer leur initiative au profit d’un contre-projet. Les VERT-E-S se sont également mobilisé-e-s en faveur d’un contre-projet, qui aurait permis de mettre en œuvre rapidement des mesures concrètes pour mieux protéger la nature. Mais le Parlement a mis la tête dans le sable.
Arguments-clés des VERT-E-S
La biodiversité est gravement menacée
La nature est en train de mourir en silence. Les milieux naturels des plantes et des animaux disparaissent. En Suisse, un tiers de toutes les espèces sont menacées et depuis 1900 notre pays a perdu près d’un cinquième de sa superficie en milieux naturels riches en espèces (prairies sèches, zones alluviales et marais). La moitié des milieux naturels restants pour les animaux et les plantes sont menacés, en particulier les zones humides et les milieux aquatiques.
L’article 78 « Protection de la nature et du patrimoine » de la Constitution offre à la Suisse une base importante pour protéger la biodiversité. De plus, grâce aux VERT-E-S, le Conseil fédéral a élaboré une stratégie biodiversité, mis au point un plan d’action, mais reste bien en-deçà de ce qu’il faudrait faire : les mesures prises sont très insuffisantes comme en témoigne le recul prononcé de la biodiversité. S’y ajoute un manque de volonté politique : malgré plusieurs tentatives, le Parlement a rejeté tout contre-projet comportant des mesures rapidement réalisables et efficaces. C’est pourquoi l’initiative biodiversité entend renforcer la protection du paysage et de la biodiversité à l’aide d’un article constitutionnel supplémentaire.
Préserver notre environnement naturel
La destruction de la nature ne menace pas seulement d’innombrables espèces végétales et animales. L’être humain également est tributaire d’une eau et d’un air propres, de sols sains et de la diversité du monde animal et végétal. Une nature saine est nécessaire pour produire des aliments. C’est à partir de ses ressources génétiques que nous pouvons mettre au point de nouvelles plantes utiles, de nouveaux médicaments et des matières premières industrielles. La nature nous protège également, par exemple contre les avalanches ou les inondations. Elle contribue à réduire la teneur en CO2 dans l’atmosphère, sans oublier qu’elle nous offre ressourcement et joie de vivre.
La nature fournit ainsi des prestations vitales pour l’économie et la société, que l’on regroupe sous l’appellation de « services écosystémiques ». Or, plus la biodiversité est grande, mieux les écosystèmes s’adaptent lorsque les conditions environnementales changent et plus les services qu’ils fournissent sont stables[2].
Protéger la biodiversité, c’est protéger le climat
Crise climatique et crise de la biodiversité vont de pair. Le réchauffement climatique détruit des milieux naturels et menace l’existence d’innombrables espèces végétales et animales. Un recul de la biodiversité signifie que nous perdons la possibilité de lier naturellement le carbone, ce qui attise à son tour la crise climatique : un véritable cercle vicieux. Une nature saine et diversifiée nous aide également à nous adapter au réchauffement climatique : les forêts protectrices, la revitalisation des cours d’eau ou l’engorgement des marais réduisent l’impact des sécheresses, tempêtes ou inondations. Dans les zones bâties, le maintien et la restauration des écosystèmes rendent les températures plus agréables et contribuent à l’équilibre hydrologique. En améliorant la résilience face au réchauffement climatique, la biodiversité est vitale.
[1] cf. le site des initiant-e-s : https://www.initiative-biodiversite.ch/
[2] https://sciencesnaturelles.ch/biodiversity-explained/about_biodiversity/bedeutung