Crédits insuffisants pour la réalisation de la Plage des Eaux-Vives amenant à des économies de bouts de chandelle, favorisation des propriétaires de biens immobiliers par des largesses fiscales: le Conseil d’Etat aligne les maladresses, au détriment de la majorité de la population. Les Verts genevois ont déposé un projet de loi et une motion pour corriger le tir.

La Plage des Eaux-Vives est une réalisation très attendue par la population genevoise. Espace de nature et de barbotage en pleine ville, il permettra aux résident-e-s et aux touristes de se détendre et de tisser des liens, dans un cadre d’une beauté exceptionnelle. Depuis l’octroi du crédit d’investissement en 2009 pour financer les travaux de création du parc et de la plage, le projet a été confronté à plusieurs aléas provoquant une hausse des coûts (rentrées financières moindres suite à la modification du projet, dépenses imprévues liées à des découvertes archéologiques et renchérissement provoqué par un projet âgé de 9 ans).

Les financements votés à l’époque ne suffisent plus à réaliser un projet de qualité mais le Conseil d’Etat rechigne à déposer une demande de crédit supplémentaire au Grand Conseil, pour d’obscures raisons. Les polémiques actuelles sur le nombre de lieux d‘aisance, sur l’aménagement pour les personnes en situation de handicap et sur la réalisation de la passerelle sont les conséquences directes de la volonté gouvernementale de réaliser une plage des Eaux-Vives à moindre coût, en supprimant tout ce qui lui semble superflu, quitte à gâcher ce projet populaire. Les Verts genevois ont donc déposé un projet de loi proposant d’investir 6 millions de CHF de plus pour terminer la réalisation du projet. La plage des Eaux-Vives doit être une réussite pour toutes et tous, pas un emblème d’économies de bouts de chandelle !

Autre dossier, autre maladresse. A la surprise générale, le Conseil d’Etat a décidé le 7 février d’exaucer une motion MCG soutenue par la droite du Grand Conseil et proposant, ni plus ni moins, un moratoire sur l’augmentation de la valeur locative, fixée à 7,9% dès 2017. La valeur locative est un dispositif de l’administration fiscale qui ajoute aux revenus réels des propriétaires ce qu’ils pourraient en tirer s’ils louaient leur bien. Cela permet de rétablir une certaine équité avec les locataires qui ne bénéficient d’aucune largesse de l’administration fiscale, alors que les propriétaires peuvent déduire de leurs impôts la dette contractée pour l’achat de leur logement.

Dès lors, la décision du Conseil d’Etat enfreint le principe d’équité devant l’impôt et privilégie une minorité de la population: les propriétaires immobiliers habitant leur bien. A Genève, 85% des habitant-e-s sont locataires et ne bénéficieront pas de ce cadeau fiscal. Pour ces derniers, le taux de 7,9% n’évoque que la hausse des loyers genevois sur quatre ans qui, elle, n’est pas déductible d’impôt ! Pour rétablir une certaine équité devant l’impôt, les Verts genevois déposent une motion pour permettre une déductibilité provisoire de 7,9% du loyer sur la déclaration d’impôt de tout contribuable locataire dès 2017 et tant que le moratoire sur la valeur locative restera en vigueur.

Contacts

François Lefort, Député, membre des Commissions des travaux et de l’aménagement du Grand Conseil, 076 397 62 82

Mathias Buschbeck, Député et Chef de groupe, 076 341 41 02