Par le groupe de travail Migration des Vert-e-s genevois-es.

Le 30 novembre, Alireza Rahimi, un jeune afghan hébergé au foyer de l’Étoile, a mis fin à ses jours après une décision de renvoi vers la Grèce.  Le groupe de travail Migration des Vert-e-s genevois-es soutient l’appel à manifester du jeudi 8 décembre à 16h devant l’Hospice Général et les revendications qui lui sont liées. 

Nous déplorons que, quotidiennement, notre politique d’asile crée des drames comme celui récent d’Alireza Rahimi.

Nous nous associons à la tristesse, la douleur et la colère éprouvées par la famille, les amis et la communauté afghane et leur présentons nos sincères condoléances.

Nous saluons le sens civique des amis d’Alireza Rahimi et de sa communauté d’origine pour transformer leur colère en revendications en décidant d’organiser une manifestation.

Les Vert-e-s continueront à lutter pour une politique humaine, qui respecte les conventions de Genève, ne discrimine pas, et fasse sens pour les personnes et la société.

Notre politique ne cesse de se durcir; que ce soit par les obstacles mis à l’entrée dans le pays, comme l’impossibilité de déposer une demande d’asile dans une ambassade comme autrefois, le refoulement à la frontière contrairement aux lois internationales, ou par les renvois dit Dublin en ne considérant qu’un critère du règlement soit le 1er  pays d’entrée, alors que la position de notre pays l’empêche d’être un 1er pays d’accueil sauf si on arrive par avion. De même la clause de suspension, en cas de défaillance du système d’asile du pays responsable, n’est pas activée, ce qui, au-delà des considérations largement évoquées sur l’état de santé de M. Rahimi, aurait pu être une raison suffisante pour ne pas le renvoyer (voir les restrictions strictes du TAF pour les renvois vers la Grèce).

Nous appelons à supprimer le permis F qui empêche de s’intégrer en rendant l’obtention d’un travail, d’un logement et la possibilité de se former extrêmement difficiles et maintient des personnes dans la précarité.

Nous avons vu que notre pays, s’il le décide, ouvre largement ses portes et facilite l’intégration.

Nous demandons que la politique envers les réfugiée-e-s ukrainiens-ennes s’appliquent également à tous et toutes. Il n’y a pas de différences entre des bombes en Ukraine ou en Syrie ou ailleurs.

Les conditions d’accueil ne respectent pas nos propres règles d’accueil concernant les jeunes mineur-e-s en foyer, c’est pourquoi nous demandons au Conseil d’État de réaliser ses promesses et de fermer le foyer de l’Etoile qui s’apparente à un centre de détention. Ces mineur-e-s non accompagné-e-s sont des adolescent-e-s avant tout, avec des facteurs de risque supplémentaires dû à leur passé et leur migration souvent traumatiques, les rendant plus vulnérables que d’autres adolescent-e-s du même âge.

Nous sommes tous et toutes responsables de ces jeunes vivant sur le territoire suisse et genevois, nous sommes tous et toutes complices de cette maltraitance institutionnelle lorsque nous n’agissons pas : qui laisserait son adolescent vivre dans de telles conditions ?

 Nous demandons aussi de cesser de mettre des agents de sécurité à l’entrée des foyers et de recourir à un personnel formé et en suffisance à l’accueil de réfugié-e-s.

Enfin nous demandons au Conseil d’État de profiter de la marge de manœuvre dans l’application de la décision de renvois et de faire preuve d’humanité lorsqu’un renvoi se révèle dangereux ou inhumain ! La désobéissance civile doit être activée lorsque les lois sont iniques. Souvenons-nous, apprenons de l’histoire !