Le Conseil d’Etat bride la scène culturelle et alternative genevoise par un chantage et des tracasseries administratives infondées, alors qu’elle joue un rôle fondamental dans le panorama culturel genevois. Les Verts genevois demandent des explications immédiates au Conseil d’Etat par une question écrite urgente. Une motion demandant de débloquer la situation suivra. Le contenu culturel ne doit pas être dicté par les pouvoirs politiques !

Les tracasseries administratives auxquelles est confrontée l’association de l’Usine, qui regroupe un théâtre, un cinéma, un espace d’art, des salles de concert, etc, sont incompréhensibles. Le Département de la sécurité et de l’économie bloque le virement de dons conséquents, octroyés par la Loterie romande à l’espace culturel pour remplacer les gradins du Théâtre et le système de sonorisation d’une des salles de concert. De quel droit ? Simplement parce que l’Usine n’aurait pas déposé cinq demandes d’autorisation d’exploiter liées au débit de boissons et à la restauration (le régime LRDBHD, qui n’entrera pourtant en vigueur qu’en 2016)? Des autorisations qui n’ont aucun lien direct avec l’achat de gradins et de systèmes de sonorisation.

En bref, un espace culturel alternatif genevois est privé de ressources financières essentielles à l’amélioration de son offre, sous prétexte qu’il n’aurait pas encore demandé des autorisations dans le cadre d’un régime (LRDBHD) qui ne sera appliqué qu’à partir de l’année prochaine. Cherchez l’erreur ! Les Verts genevois demandent au Conseil d’Etat de s’expliquer (question urgente déposée au Grand Conseil en annexe). L’abus de pouvoir doit cesser et l’Etat doit appliquer le principe de proportionnalité dans cette affaire. Cela doit se traduire par le déblocage immédiat des fonds octroyés par la Loterie romande.

Cette situation est révélatrice de la volonté d’intimidation à l’égard de la scène culturelle alternative genevoise à laquelle se livre l’autorité depuis plusieurs années. Pour le seul cas de l’Usine, on se remémorera la menace de fermeture de l’espace culturel en 2014, l’opposition du Conseiller d’Etat Pierre Maudet au renouvellement de la convention tripartite assurant le soutien de la création locale au Théâtre de l’Usine et l’imposition d’une autorisation individuelle d’exploiter pour chacune des buvettes de l’espace culturel, au mépris de son fonctionnement collectif. Pourtant, ces lieux alternatifs de création, de production artistiques et de sorties sont une richesse pour la scène culturelle genevoise.

De manière plus générale, cet événement rappelle la récente adoption de la Loi sur la restauration, le débit de boissons, l’hébergement et le divertissement (LRDBHD), dont les Verts avaient combattu les travers au Grand Conseil, n’obtenant malheureusement pas toujours gain de cause. Résultat : à partir du 1erjanvier 2016,un-e commissaire de police pourra procéder à la fermeture immédiate d’un lieu, avec scellés, s’ilestime que la moralité publique est perturbée dans l’établissement public. En outre, il faudra désormais avoir le Certificat de capacité de cafetier, restaurateur et hôtelier en poche pour tenir une buvette; disposition qui exclut de fait sa tenue par des non-professionnel-le-s en marge d’un festival ou d’une fête de quartier.

Les Verts alertent l’opinion publique sur la péjoration des conditions dans lesquelles la scène culturelle, associative et festive genevoise évolue. L’acharnement du Conseil d’Etat, en particulier celui du DSE, doit cesser. Les travers de la nouvelle Loi sur le débit de boissons et le divertissement doivent être atténués autant que faire se peut dans règlement d’application, ouvert à une procédure de consultation publique

Contacts

Sarah Klopmann, Députée au Grand Conseil, 078 828 77 62

Lisa Mazzone, Députée au Grand Conseil et Présidente des Verts genevois, 077 404 16 08