Par Boris Calame, député au Grand Conseil, membre de la commission des finances

C’est la rentrée. Au cœur des chaleurs de l’été, nous avons pu découvrir que M. le Conseiller d’Etat Pierre Maudet avait trouvé son nouvel organe de presse gratuit que l’on appelle affectueusement, à Genève, « Le Canard ».

Ainsi, deux semaine de suite, nous avons eu droit à des articles à son sujet qui relatent sa vie politico-juridique. Son interview (GHI, 5 et 6 août), en lien avec son départ « consumé » du PLR, est titré « Je revendique mon indépendance ». Puis vient l’interview de son avocat fiscaliste (GHI, 12 et 13 août) qui est titré « Pierre Maudet n’a pas fraudé le fisc ».

Serait-il alors enfin venu le moment de faire toute la transparence sur l’affaire fiscale qui concerne le Magistrat et qu’il en profite, ainsi, pour démontrer sa probité ? Eh bien malheureusement non, nous sommes confrontés à un article qui fait plus penser à une tribune libre, ou à un papier de propagande au service du Magistrat, plutôt que d’une réelle volonté de transparence. Ce papier indique juste que la soustraction à l’impôt fédéral direct est inférieure à la limite pénale, mais ne démontre pas qu’il n’y a pas fraude. Pour ce qui est de la soustraction éventuelle à l’impôt cantonal, pas un mot.

Il lui est pourtant facile de démontrer sa probité, encore faut-il vraiment le vouloir. L’article du GHI des 12 et 13 août qui entendait démontrer en effet que « Pierre Maudet n’a pas fraudé le fisc », se termine en indiquant : « pour finir, c’est Pierre Maudet qui a tenu à communiquer sur le sujet, alors qu’il aurait tout à fait pu ne pas le faire ».

Alors, lorsque que l’on prétend à la probité, à la transparence et à la rigueur, il importe de mettre en œuvre ses propres préceptes. Dans le cas présent, il est tout à fait possible pour Pierre Maudet de démontrer, si vraiment il le souhaite, sa probité à la population en levant simplement le secret fiscal auprès de l’Administration fiscale cantonale (AFC), à tout le moins pour le volet de possible soustraction d’impôt lié à des dons, ainsi que les échanges et décisions y relatives.

Se rappeler enfin que secret fiscal est absolu. L’AFC ajoute dans ledit article que « Seul le contribuable peut décider de lever l’AFC du secret fiscal. Ce que Pierre Maudet n’a pas souhaité faire ».

Pour le bon fonctionnement et la crédibilité de nos institutions, la vérité doit être complète et ne pas se contenter des aspects qui arrangent !