Dilara Bayrak

Motion déposée par Dilara Bayrak en avril 2025

Texte complet: M 3104

Exposé des motifs

Les récentes inondations en Espagne, en France, en Italie ou encore en Suisse sont tristement venus nous rappeler que certains de nos territoires sont mal adaptés à des épisodes importants de pluie. Or, ces épisodes sont devenus de plus en plus régulier. Alors qu’il est annoncé, à chaque occasion, des pluies et des crues centennales, force est de constater que nous sommes probablement passé à siècle de crues et de pluies importantes. Dans ce contexte, c’est bien la résilience des territoires qui doit être questionné, afin d’éviter au maximum des pertes tragiques de vie humaine. A Genève également, certains épisodes de pluie ont pu créer des inondations localisées. Dans ce contexte, désimpérméabiliser les territoires urbains devient une démarche essentielle pour répondre à plusieurs enjeux écologiques, climatiques et sociaux liés à l’urbanisation.

La désimperméabilisation des sols est une stratégie efficace pour réduire les risques liés à d’éventuelles inondations, spécifiquement dans les milieux urbains. En effet, les surfaces imperméables (béton, asphalte) empêchent l’infiltration naturelle de l’eau dans les sols, ce qui augmente le ruissellement des eaux pluviales. Cela surcharge les réseaux d’égouts et provoque des inondations urbaines, surtout lors de fortes pluies. Désimpérméabiliser une partie des sols permet à l’eau de mieux s’infiltrer directement dans les sols, réduisant le volume d’eau ruisselant et limitant les inondations.

L’imperméabilisation des sols a largement perturbé les cycles naturels de l’eau, en réduisant la recharge des nappes phréatiques et en concentrant les polluants dans les eaux de ruissellement. Face à cela, rendre les sols perméables favorise une meilleure infiltration de l’eau et une filtration naturelle de l’eau, ce qui en améliore la qualité et permet une recharge efficace des nappes phréatiques.

De nombreuses évidences scientifiques ont montré que les surfaces imperméables absorbent et retiennent la chaleur, ce qui augmente les températures dans les villes. La désimperméabilisation des espaces (et leur végétalisation lorsque cela est possible) est un instrument efficace pour rafraîchir les zones urbaines.

Les différents plans climat adoptés par les collectivités publiques ont tous pour objectif d’accroître la résilience des territoires face à la recrudescence des phénomènes climatiques extrêmes (précipitations intenses, vagues de chaleur), notamment en améliorant la gestion des eaux pluviales et en réduisant les températures locales.

En résumé, désimpérméabiliser les territoires urbains est une mesure clé pour adapter les villes aux enjeux environnementaux et climatiques tout en améliorant la qualité de vie des habitants. C’est une démarche intégrée, bénéfique à la fois pour l’environnement, la santé publique et la durabilité des infrastructures urbaines.

Pour ce faire, le canton doit accompagner les collectivités publiques (et les privés) en mettant à leur disposition un cadastre des parcelles genevoises pouvant être désimperméabilisées de manière sécurisée. Ce cadastre devra tenir compte des réseaux présents en sous-sol et indiquer les endroits qui se prêtent le mieux à une meilleure infiltration des eaux.