Les Vert-e-s genevois-es se sont réuni-e-s le 30 juin, avant la pause estivale, pour prendre position sur les objets de vote du 25 septembre prochain. Le parti s’engage avec conviction contre la réforme AVS21 et à la modification de l’impôt anticipé, mais aussi pour soutenir l’initiative contre l’élevage intensif en Suisse.

OUI à l’initiative « Non à l’élevage intensif en Suisse »

Les Vert-e-s genevois-es soutiennent à l’unanimité l’initiative contre l’élevage intensif en Suisse après s’être engagé-e-s lors de la récolte de signatures. Celle-ci exige la fin de la production animale industrielle en Suisse, pour le bien-être des animaux, un système alimentaire durable et une agriculture adaptée aux conditions locales.

Depuis 10 ans, le nombre d’animaux de rente en Suisse a presque doublé. En parallèle, les exploitations agricoles ont diminué. Ainsi, le nombre d’animaux élevés par exploitation a considérablement augmenté,  alimentant un élevage de plus en plus intensif : seuls 12 % de ces animaux ont un accès régulier à l’extérieur.

Face à cette réalité, l’initiative exige l’accès en plein air des animaux, des étables plus petites et plus spacieuses, des conditions plus dignes dans l’abattage et des normes identiques fixées dans les produits carnés importés. L’initiative est le fruit d’une alliance entre les agriculteur-ice-s, les associations de protection des animaux et de l’environnement. Preuve que des solutions peuvent émerger collectivement, pour les biens des animaux, de la population et de l’environnement.

NON à la réforme AVS21

Pas de modification de la loi sur l’assurance-vieillesse ni relèvement de la TVA ! Les Vert-e-s genevois-es s’opposent avec fermeté à la réforme AVS21. Largement combattue par la gauche, cette réforme injuste se ferait essentiellement au détriment des femmes. Bien que celles-ci reçoivent encore aujourd’hui une rente inférieure d’un tiers à celle des hommes, elles perdraient une année de rente avec AVS21, ce qui représente environ 26’000 francs de revenu en moins. Une double peine ! De plus, le relèvement unilatéral de l’âge de la retraite des femmes ne serait qu’un début. Si AVS21 passe, l’âge de la retraite à 67 ans est programmé pour tou-te-s. En outre, l’augmentation de la TVA, impôt indirect le plus anti-social, est inacceptable. Cela grèverait le budget des ménages les plus modestes.

Bien sûr, le besoin de réforme de la prévoyance vieillesse est évident pour les Vert-e-s. Mais au lieu d’un âge de la retraite plus élevé, il faut enfin augmenter les rentes de vieillesse et renforcer l’AVS. Grâce au financement solidaire de l’AVS par le biais des impôts et des cotisations salariales (y compris sur les très hauts revenus) et grâce aux bénéfices élevés de la Banque nationale, la marge de manœuvre existe. La seule suppression de l’inégalité salariale entre les sexes permettrait en outre à l’AVS d’engranger des recettes supplémentaires de l’ordre de 825 millions de francs.

NON à modification de la loi fédérale sur l’impôt anticipé

Fort-e-s du premier succès du référendum contre la suppression du droit de timbre, les Vert-e-s genevois-es s’opposent à la modification de la loi sur l’impôt anticipé, deuxième étape annoncée du démantèlement fiscal voulu par les camps bourgeois du Parlement fédéral. En effet, la droite veut supprimer l’impôt anticipé sur les intérêts des obligations suisses et sur les placements indirects, sans le remplacer. Cette mesure est au mieux un cadeau fiscal et, très vraisemblablement, une incitation à la fraude fiscale puisque l’impôt anticipé contraignait à la déclaration des capitaux pour obtenir son remboursement.

Ce plan entraînerait des pertes fiscales massives de plusieurs centaines de millions de francs par an, en plus d’une perte unique d’un milliard de francs. Mais surtout, la suppression de l’impôt anticipé entraînerait une augmentation de la criminalité fiscale et de la fraude fiscale car sans impôt anticipé, les riches investisseur-euse-s seront moins incité-e-s à déclarer correctement leurs avoirs dans leur déclaration d’impôt. Pendant ce temps, les revenus de l’épargne provenant des avoirs bancaires normaux des particuliers suisses continueront d’être soumis à l’impôt anticipé: une gifle pour tous les contribuables honnêtes qui continueront d’être contrôlé-e-s, tandis qu’une nouvelle échappatoire fiscale sera créée pour les grands groupes et les riches investisseur-euse-s.

Face à ces dernier-ère-s, nous ne pouvons pas nous permettre de nouveaux allègements fiscaux. C’est maintenant qu’il est important que la Confédération, les cantons et les communes disposent de suffisamment de moyens pour mener une politique climatique ambitieuse: il faut par exemple accélérer rapidement le développement des énergies renouvelables ou l’assainissement énergétique des bâtiments. Rien qu’avec les pertes fiscales uniques, 64’000 maisons individuelles pourraient être équipées d’une installation photovoltaïque et générer ainsi de l’électricité renouvelable pour près de 120’000 ménages.