Boris Calame

Question écrite déposée par Boris Calame en novembre 2021

Texte complet et réponse du Conseil d’Etat: Q 3878 A

Exposé de la question:

« Alertswiss est un projet commun de la Confédération et des cantons :
l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) a pour mission de
protéger la population en collaboration avec les cantons et différentes
organisations partenaires. »

« En cas d’événement, il est particulièrement important de pouvoir
atteindre vite et le plus directement possible les populations concernées. Les
principales informations sur les événements survenant en Suisse sont
rassemblées sur Alertswiss : c’est une plateforme d’information qui peut
sauver des vies ! Avec l’app Alertswiss, vous recevez des alarmes, des alertes
et des informations concernant les différents dangers possibles directement
sur votre smartphone. Parallèlement, les informations sur les événements
sont publiées sur le site web Alertswiss. »

Telles sont les mentions données dans la « FAQ » du site internet dédié
« www.alert.swiss » et dans l’application qui fonctionne sur iOS et Android,
disponible gratuitement depuis 2018, avec notamment des possibilités de
paramétrage pour plusieurs cantons, mais aussi des niveaux de configuration
des alertes « push » (« Information », « Alerte » et encore « Alarme »).
Genève ne semble pas utiliser cette plateforme d’informations à la
population, pourtant pratique, rapide et utile. En effet, depuis plusieurs mois,
en tous les cas, aucune mention du « COVID » et des mesures liées sur la
« rubrique » genevoise, a contrario de la Confédération et de nombre d’autres
cantons. Rien non plus sur la semaine nationale de la vaccination qui est pourtant présentée sous le titre « A Genève, une semaine nationale de la
vaccination sous le signe de l’information et de la discussion ».

Rien encore le 7 octobre dernier, alors qu’une très importante perturbation
était réalisée, en fin de journée, aux abords du pont du Mont-Blanc, ceci en
lien avec un colis suspecte. Il arrive aussi que d’autres perturbations
importantes et « non récurrentes » se réalisent à Genève qui mériteraient,
sans doute, un usage circonstancié de cette plateforme.

Ces jours, aucune alerte de Genève sur les problématiques ferroviaires
actuelles, si ce n’est une communication du canton de Vaud reprise telle
quelle sur l’onglet « Genève ». Et pourtant, la situation Genève-Lausanne est,
pour les usagères et usagers de cette liaison, particulièrement problématique.
Toutefois, le réseau ferroviaire genevois, nouvellement constitué avec la
réalisation du CEVA et le développement de l’offre du Léman Express,
opérée par Lémanis, mériterait quelques clarifications de son bon
fonctionnement avec la suppression d’une partie seulement de l’offre.

Ces quelques exemples et considérations m’amènent à questionner
comme suit le Conseil d’Etat et à le remercier par avance pour ses réponses :

  1. Quelle est la stratégie d’utilisation de la plateforme « Alertswiss » faite
    par Genève ?
  2. Quel est à Genève l’échelon de conduite, de décision et de publication
    sur la plateforme « Alertswiss » ?
  3. Quelle est l’évolution envisageable pour une meilleure utilisation, par
    Genève, de la plateforme « Alertswiss », ceci au service de l’immédiateté
    de l’information à la population, et dans quels délais ?
  4. Quelles sont les démarches de Genève entreprises jusqu’à ce jour ou
    encore à entreprendre pour [mieux] faire connaître cette application à
    la population ?
  5. Dans le cas d’un événement similaire à la crue de l’Arve de 2015, est-ce
    que l’application Alertswiss serait activée par Genève ?

Réponse du Conseil d’Etat

1. Quelle est la stratégie d’utilisation de la plateforme « Alertswiss » faite
par Genève ?
L’outil Alertswiss a été mis à disposition des cantons par la Confédération
(Office fédéral de la protection de la population). La police genevoise, à
l’instar de ses homologues d’autres cantons, a été invitée à l’utiliser en sus des
canaux usuels. Plusieurs personnes chargées de la communication dans les
divers offices étatiques et/ou municipaux peuvent être amenées à solliciter la
centrale d’engagement, de coordination et d’alarme de la police (CECAL)
pour la diffusion d’un message sur Alertswiss, et ce pour les trois niveaux de
notification disponibles sur la plateforme (information, alerte et alarme).
Une stratégie globale et unifiée entre les divers offices et services qui
pourraient être amenés à communiquer par ce biais est en cours d’élaboration
sous l’égide et à la demande du comité de direction du dispositif ORCA-GE
(CODIR ORCA-GE) et prendra la forme d’une directive d’utilisation.

2. Quel est à Genève l’échelon de conduite, de décision et de publication
sur la plateforme « Alertswiss » ?
Les droits de diffusion sont en mains des opératrices et opérateurs de la
CECAL. Seule la centrale police est à même de pouvoir rédiger et diffuser
des contenus 24h/24. Deux autres stations (service communication et
relations publiques de la police et office cantonal de la protection de la
population et des affaires militaires, OCPPAM) assurent la redondance en cas
d’indisponibilité de la CECAL. La gestion de l’attribution des droits
d’utilisation relève de la responsabilité de l’OCPPAM.
Dans le cadre de la rédaction de la directive d’utilisation, il est notamment
prévu d’élargir les droits de rédaction à plusieurs entités de l’Etat chargées de
gérer les situations particulières impactant la population pour leur permettre,
en fonction du type d’événement considéré, de gérer des notifications. La
compétence de diffusion restera, quant à elle, du ressort de la police
cantonale.

3. Quelle est l’évolution envisageable pour une meilleure utilisation, par
Genève, de la plateforme « Alertswiss », ceci au service de l’immédiateté
de l’information à la population, et dans quels délais ?
Au 30 septembre 2021, le canton de Genève a été sélectionné près de
118 000 fois par des utilisateurs de la plateforme Alertswiss pour être
informés des événements sur son territoire. Depuis le 1er janvier 2021, le
canton de Genève a publié 13 notifications de niveau « information ». A titre
de comparaison, dans le même temps, le canton de Zurich en publiait 24 et le
canton de Bâle-Ville 8. Certains cantons plus exposés aux risques naturels en
ont diffusé un nombre sensiblement plus élevé.
La volonté du canton est de renforcer l’utilisation pertinente, cohérente et
unifiée de cette application par l’ensemble des acteurs et ce au profit de la
population. Une attention doit toutefois être portée sur une utilisation
judicieuse et déterminée. Par exemple, un accident de la route avec une
incidence majeure sur la circulation fera ainsi l’objet d’une information aux
utilisatrices et utilisateurs, et ce, dans le but notamment de recommander
d’éviter la zone et/ou de différer leur départ.

4. Quelles sont les démarches de Genève entreprises jusqu’à ce jour ou
encore à entreprendre pour [mieux] faire connaître cette application à
la population ?
Il est fait mention de l’application Alertswiss dans les communiqués de
presse annuels annonçant les tests des sirènes d’alarme à la population. Ainsi,
un contact est systématiquement pris, dans ce cadre, avec des médias afin de
promouvoir l’application. Le site internet de l’Etat de Genève a également été
complété en ce sens afin d’informer les citoyens genevois de l’existence de
cet outil numérique.
L’office cantonal de la population et des migrations (OCPM) a distribué à
tout nouvel arrivant sur le territoire genevois, et ce jusqu’à la fin de l’année
2020, une documentation particulière. Cette documentation informe sur la
nécessité de télécharger l’application Alertswiss et sur les bons
comportements à adopter en cas de déclenchement des sirènes.
L’Office fédéral de la protection de la population (OFPP) a également été
approché afin de lui demander de rajouter le logo Alertswiss sur les cartes
aide-mémoire des bons comportements à adopter en cas de déclenchement
des sirènes. Cet office a cependant décidé de ne plus imprimer, pour le
moment, ces modèles et la fabrication de nouvelles cartes serait donc à la
charge du canton. De son côté, la police communique, par le biais de tous ses canaux
existants, lors de grands événements (comme la venue des présidents russe et
américain, ou encore lors de la 12e conférence ministérielle de l’OMC). Dans
le cadre de ces communications, une information est donnée quant à
l’existence de l’application Alertswiss, étant précisé que tout événement
particulier, soudain et impactant fera l’objet d’une communication par le biais
d’Alertswiss. La police est par ailleurs l’entité qui utilise le plus Alertswiss,
parfois d’ailleurs à la demande et au profit d’autres offices ou services (SIS,
144 notamment).
En outre, le canton suit avec attention les travaux en cours au sein de la
Confédération visant à mettre d’autres vecteurs d’information comme la
diffusion cellulaire (Cell Broadcast), particulièrement adaptée pour un canton
qui voit passer de nombreux visiteurs internationaux.

5. Dans le cas d’un événement similaire à la crue de l’Arve de 2015, est-ce
que l’application Alertswiss serait activée par Genève ?
Oui.