Katia Leonelli

Question urgente écrite déposée par Katia Leonelli en juin 2022

Texte complet et réponse du Conseil d’Etat: QUE 1760 A

Exposé de la question:

En 2018, le DIP a publié sa feuille de route DIP21 2019-2023 pour
l’éducation en vue d’un développement durable. Il s’agit d’un plan
d’actions, qui découle du Concept cantonal du développement durable adopté
en 2018 qui vise à atteindre, pour Genève, les 17 objectifs (ODD) définis
dans l’Agenda 2030 de l’ONU.

Les objectifs spécifiques suivants y sont énumérés :

  • Consolider la structure de promotion et de suivi de l’EDD au
    Département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse
    (DIP). Mieux impliquer les élèves dans les propositions de mesures en
    faveur de l’EDD par une approche participative (par exemple via les
    futures « instances participatives »).
  • Clarifier le concept de l’EDD en lien avec le Plan d’études romand
    (PER).
  • Intégrer l’EDD dans les nouveaux plans d’études et programmes
    d’enseignement existants du secondaire II.
  • Mettre en oeuvre l’EDD et développer des moyens pour faciliter le travail
    interdisciplinaire.
  • Favoriser l’émergence et la réalisation de projets et d’évènements EDD
    au primaire et au secondaire.
  • Mettre à disposition des établissements du DIP (y compris l’enseignement
    spécialisé) ainsi que des services, les informations, outils et ressources
    nécessaires pour faciliter la mise en oeuvre de l’EDD.
  • Dans la mesure du possible, faciliter la mise à niveau des lieux
    d’enseignement au regard des exigences du développement durable
    (exemplarité des lieux de formation), en se référant notamment aux plans
    et stratégies cantonaux (Climat, Déchets, Energie, Biodiversité, Santé,…).

Les réalisations suivantes y sont mentionnées :

  • Formalisation d’un réseau de référent-e-s EDD au primaire et au
    secondaire I et II.
  • Elaboration de documents de référence sur l’intégration de l’EDD au
    primaire (cycles 1 et 2) et au secondaire I (cycle 3). Promotion auprès des
    directions d’établissement et enseignant-e-s.

Vu cela, voici les questions que j’adresse au Conseil d’Etat :

  • Les référent-e-s EDD existent-ils dans tous les établissements scolaires
    du canton ? Si oui, sur la base de quel engagement ?
  • Les référent-e-s reçoivent-ils une formation en développement durable ?
    Si une telle formation existe, est-il envisageable qu’elle soit également
    dispensée aux directions d’établissement, au personnel administratif des
    établissements ainsi qu’aux enseignant-e-s et futur-e-s enseignant-e-s ?
  • Les « documents de référence sur l’intégration de l’EDD » au primaire
    et au secondaire ont-ils vu le jour ? Si oui, sont-ils publiquement
    accessibles ?
  • Les moyens alloués à la réalisation des objectifs en matière d’EDD, tels
    que définis par la feuille de route DIP21, sont-ils suffisants ? Le cas
    échéant, quels sont les moyens complémentaires que le Conseil d’Etat
    entend octroyer à cette thématique qui se devrait d’être prioritaire face
    aux défis de société actuels et à venir ?
  • La place de l’EDD au sein du PER a-t-elle déjà été clarifiée ? Quelle
    stratégie est envisagée pour intégrer efficacement l’EDD sans
    surcharger les plans d’études ?
  • Y a-t-il eu une consultation / enquête de satisfaction des référent-e-s
    EDD depuis le début du programme ? Si oui, quelles sont les
    améliorations futures que le Conseil d’Etat entend mettre en oeuvre ?

Réponse du Conseil d’Etat

  • Les référent-e-s EDD existent-ils dans tous les établissements scolaires
    du canton ? Si oui, sur la base de quel engagement ?

Il existe des référentes et des référents EDD (éducation en vue d’un
développement durable) dans chaque établissement de l’enseignement
secondaire. L’enseignement primaire est organisé différemment, à savoir qu’un
coordinateur de discipline du service de l’enseignement et de l’évaluation de
la direction générale de l’office médico-pédagogique a la charge de l’EDD.

  • Les référent-e-s reçoivent-ils une formation en développement durable ?
    Si une telle formation existe, est-il envisageable qu’elle soit également
    dispensée aux directions d’établissement, au personnel administratif des
    établissements ainsi qu’aux enseignant-e-s et futur-e-s enseignant-e-s ?

Les référentes et référents EDD comme l’ensemble des membres du corps
enseignant, des directions et du personnel administratif peuvent s’inscrire aux
formations proposées dans le catalogue de la formation continue du
département de l’instruction publique, de la formation et de la jeunesse (DIP).
Ils ont également accès aux colloques et journées d’étude proposés par
éducation21.

Au DIP, pour le secondaire I en particulier, un groupe de travail propose
au corps enseignant entre 3 et 4 formations continues par année en lien avec la
biodiversité et l’EDD.

A l’IUFE (Institut universitaire de formation des enseignants), les futurs
enseignantes et enseignants du secondaire I et II suivent un module obligatoire
de 6 heures sur l’EDD. Un module optionnel sur l’EDD est également proposé
aux futurs enseignantes et enseignants du primaire.

Enfin, depuis la rentrée 2021, les membres des directions peuvent participer
au Diploma of Advanced Studies (DAS) « Elaborer un concept global de
durabilité pour son établissement » proposé par la FORDIF (Formation en
direction d’institutions de formation).

  • Les « documents de référence sur l’intégration de l’EDD » au primaire
    et au secondaire ont-ils vu le jour ? Si oui, sont-ils publiquement
    accessibles ?

Au secondaire I, un document de référence est disponible depuis 2020 pour
les équipes du DIP : « Education en vue d’un développement durable (EDD)
en lien avec la Formation générale du PER – Interdépendances : premier
rapport sur la mise en oeuvre au CO ». Il sera en libre accès sur les sites
Enseignement et DIP21 dès la rentrée 2022. Il n’y a à ce stade pas de
document similaire au primaire. Il existe en revanche des documents
thématiques qui sont publiés sur les sites Enseignement, éducation21 et DIP21.

  • Les moyens alloués à la réalisation des objectifs en matière d’EDD, tels
    que définis par la feuille de route DIP21, sont-ils suffisants ? Le cas
    échéant, quels sont les moyens complémentaires que le Conseil d’Etat
    entend octroyer à cette thématique qui se devrait d’être prioritaire face
    aux défis de société actuels et à venir ?

Le Conseil d’Etat avait inscrit au projet de budget 2022 des moyens pour la
mise en oeuvre du plan Biodiversité et de la Feuille de route DIP21 pour l’EDD.
Ce budget n’a pas été accordé par le Grand Conseil. Le Conseil d’Etat ne
manquera pas de réinscrire un montant au PB 2023.

  • La place de l’EDD au sein du PER a-t-elle déjà été clarifiée ? Quelle
    stratégie est envisagée pour intégrer efficacement l’EDD sans surcharger
    les plans d’études ?

La place de l’EDD est clairement définie dans le plan d’études romand
(PER). Elle est envisagée dans une approche transversale et interdisciplinaire,
et traitée dans plusieurs disciplines ou domaines du PER : « L’EDD teinte
l’ensemble du projet de formation; en particulier, elle induit des orientations en
Sciences humaines et sociales, en Sciences de la nature et en Formation
générale ».

En formation générale, la thématique des interdépendances (sociales,
économiques et environnementales) influence les activités réalisées dans les
disciplines (par le choix des objets d’étude et les approches mises en oeuvre)
ainsi que les capacités transversales, au service du projet global de la formation
de l’élève. Réciproquement, les disciplines et les capacités transversales
permettent de mettre en oeuvre les objectifs de la thématique

« Interdépendances ». Ainsi, l’ensemble du projet global de formation de
l’élève inscrit dans l’Education à la citoyenneté et l’EDD doit permettre un
développement durable (DD) de nos sociétés.

Afin de ne pas surcharger les plans d’études, l’EDD adopte une approche
autant interdisciplinaire que transdisciplinaire et base son apprentissage sur des
mises en situation réelle.

Des travaux allant dans ce sens sont également en cours au sein du nouveau
réseau Durabilité de la Conférence intercantonale de l’instruction publique de
la Suisse romande et du Tessin (CIIP).

Parmi les nombreux projets et initiatives mis en place, on peut mentionner
l’intégration de la durabilité dans le nouveau plan d’études des écoles de culture
générale à la rentrée 2021 ou la réalisation d’outils et de séquences
pédagogiques interdisciplinaires. Des ateliers en classe sont également
organisés dans des domaines très variés (droits humains, déchets, climat) de
même que des sorties scolaires (« nature », découverte des différentes facettes
de l’écologie industrielle, fermes urbaines). Les établissements organisent
régulièrement des journées ou des semaines décloisonnées « DD » et réalisent
des projets concrets pour promouvoir la biodiversité ou réduire les îlots de
chaleur, réduire la consommation d’énergie ou la production de gaz à effet de
serre dans le bâtiment ou encore privilégier la mobilité douce. Enfin au niveau
de l’orientation et de la formation professionnelle, le DIP organise des Zooms
« métiers verts » et a participé récemment aux Assises européennes de la
transition énergétique en organisant un atelier pour les jeunes sur les métiers
de demain.

  • Y a-t-il eu une consultation / enquête de satisfaction des référent-e-s
    EDD depuis le début du programme ? Si oui, quelles sont les
    améliorations futures que le Conseil d’Etat entend mettre en oeuvre ?

La responsable du développement durable du DIP réunit les référentes et
référents EDD du secondaire I et II deux fois par année. Lors de ces séances,
les référentes et référents EDD présentent leurs idées et projets pour renforcer
l’EDD mais aussi leurs difficultés et besoins. Elles et ils sont également
consultés lors de l’élaboration de plans ou documents stratégiques en lien avec
l’EDD (par exemple: plans stratégiques du Conseil d’Etat, rapport du CO sur
l’EDD) ou des nouveaux plans d’études (ex écoles de culture générale).

En vue de la prochaine législature, des travaux sont en cours pour prioriser
les actions figurant dans les différents plans stratégiques du Conseil d’Etat en
fonction des budgets à disposition.