Réuni.e.s en Assemblée générale le 3 septembre, les Vert.e.s genevois.es ont pris position sur les sept objets soumis à la population le 24 novembre prochain.

OUI à l’initiative « Construisons des logements pour toutes et tous : une priorité en période de pénurie! »

A Genève, la pénurie de logements dure depuis près de 20 ans. Elle impacte directement la population genevoise car sa conséquence est l’augmentation très marquée du prix des loyers. Cette initiative, lancée par l’Alternative (Les Vert.e.s, le Parti Socialiste, Ensemble à Gauche) avec la société civile il y a plus de deux ans, permet de lutter contre la spéculation immobilière. La construction de logements doit répondre à un besoin d’intérêt général et le marché libre ne permet pas de fournir des logements pour toutes et tous. C’est pourquoi une régulation étatique s’impose, notamment en matière de logements sociaux. L’initiative prévoit donc de contraindre le Conseil d’Etat à proposer des déclassements de terrain uniquement en direction de la zone de développement tant que durera la pénurie. La zone de développement est la seule zone constructible pour du logement qui permet à l’Etat d’intervenir pour réguler les prix, contrôler le type de construction, prévoir du logement social et s’assurer du financement des équipements collectifs.

OUI à l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève – Reprenons en main notre aéroport »

Cette initiative a été lancée en 2017 par la Coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain, respectueux de la population et de l’environnement (CARPE) qui regroupe des associations environnementales et de riverain.ne.s. L’initiative constitutionnelle vise à maîtriser le développement de l’aéroport en prenant en compte autant la population que les besoins économiques et environnementaux, à rappeler le caractère public de l’aéroport et à assurer une consultation des personnes concernées. Les autorités planifient pourtant 25 millions de passager.ère. s en 2030. Pour les accueillir, il faudra 650 vols par jour, ce qui représente un avion qui décolle ou atterrit toutes les 90 secondes, 18h sur 24, et une aug­mentation significative des vols de nuit. L’avenir de l’aéroport doit pouvoir être discuté, en concertation et de manière maîtrisée pour ne pas sacrifier la population dans son ensemble et afin de pren­dre en compte l’environnement. C’est précisément l’objectif de l’initiative.

NON au contre-projet à l’initiative « Pour un pilotage démocratique de l’aéroport de Genève – Reprenons en main notre aéroport »

Le contreprojet, rédigé de toute pièce par le Parti Libéral Radical (PLR), vide littéralement l’initiative de sa substance. Son seul but est d’entériner la gestion et le développement actuels de l’aéroport. Il ne fait qu’ancrer dans la Constitution les éléments déjà présents dans la loi sur l’aéroport international de Genève. Les enjeux en termes de protection de l’environnement, de santé et d’aménagement du territoire, présents dans l’initiative, sont évacués au profit des intérêts économiques des compagnies aériennes. Alors que l’initiative vise à renforcer le rôle des autorités communales et prévoit que l’aéroport rende des comptes au Grand Conseil, le contreprojet cherche avant tout à laisser libre court au développement incontrolé de l’aéroport.

Liberté de vote à l’initiative populaire 164 « Pour un meilleur contrôle de l’expérimentation animale »

Cette initiative, déposée par La Ligue suisse contre la vivisection, propose que chaque membre de la commission cantonale pour les expérimentations sur les animaux (CCEA), puisse, à titre individuel, avoir un droit de recours contre une décision sur une expérimentation animale. L’initiative ayant été partiellement invalidée, les Vert.e.s ont soutenu la demande d’un contreprojet, malheureusement sans succès. La défense des animaux et leur bien-être reste un thème majeur pour les Vert.e.s et cette initiative amène un débat important, raisons pour les quelles les Vert.e.s ont décidé de ne pas s’y opposer et de laisser la liberté de vote.

OUI à la loi constitutionnelle « Pour une limitation drastique des produits phytosanitaires à Genève »

Ce texte apporte un nouvel élément dans la Constitution, celui de la diminution des risques liés aux produits phytosanitaires. Il va donc dans la juste ligne de ce que défendent les Vert.e.s : toutes mesures visant à combattre les produits phytosanitaires doit être soutenues. Après avoir été décrété non conforme au droit supérieur, la première version du projet de loi a été largement retoquée au Grand Conseil par la majorité de droite et sa substance édulcorée. Loin du titre offensif et déterminé de la modification de loi actuelle « pour une limitation drastique des produits phytosanitaires à Genève », ce texte vise désormais à limiter les risques et aborde à peine la question de la limitation des produits phytosanitaires eux-mêmes. Les Vert.e.s le regrettent vivement. Il va toutefois dans la bonne direction, mais à petits pas, et même s’il répond que très timidement à l’urgence climatique, il pose le vrai débat.

NON à la loi modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune du Grand-Saconnex (Pré-du-Stand)

Les Vert.e.s se sont opposés à ce déclassement dès le début en co-lançant le référendum. Bétonner des terres agricoles alors que nous sommes déjà à la limite imposée par la Confédération ? C’est non! À l’heure où la population réclame une agriculture de proximité qui permette une alimentation à base de produits locaux, les terres cultivables se font toujours plus rares à Genève. Privilégier des circuits courts pour notre approvisionnement alimentaire doit être une exigence. Or, le projet du Pré-du-Stand supprimerait une zone agricole où l’on produit annuellement plus de 100 tonnes de céréales.
Les Vert.e.s refusent aussi la construction de 90’000m2 de surface administrative et commerciale alors que le canton compte déjà plus de 300’000m2 de bureaux inoccupés. Et enfin, ils s’opposent à la création d’un centre sportif à proximité immédiate de l’aéroport et de l’autoroute, alors qu’il existe dans le canton de Genève de nombreux terrains de football inoccupés en semaine. Nul besoin de massacrer 13 hectares de terres agricoles à cet effet.

NON à la loi modifiant les limites de zones sur le territoire de la commune de la ville de Genève – Petit-Saconnex (Les Crêts)

Les Verts.e.s ont décidé de refuser la modification des limites de zones aux Crêts, au Petit-Saconnex, soucieux de préserver les qualités du secteur et en particulier la forte arborisation actuelle.